enseignante
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« L’école est malade », tels sont les premiers mots de la lettre ouverte signée par près de 1000 professeurs des écoles en Savoie, sur les 2 000 que compte le département. Destiné au ministre de l’Éducation nationale, ce courrier pointe du doigt leurs conditions de travail de plus en plus difficiles, les situations de souffrance très fréquentes et tout ce qu’il « manque » à l’école pour assurer son bon fonctionnement. Ils réclament également la nécessité d’éviter d’autres drames, en rappelant le suicide de leur collègue Christine Renon à Pantin le 21 septembre dernier. « Il est de notre devoir de relayer sa parole et de vous alerter sur ce malaise grandissant dans toutes les écoles de la République, sur le mal-être des professeurs des écoles et des directeur.rice.s. », écrivent-ils dans leur lettre.

« Qu’attendez-vous pour agir ? »

Une lettre qui revient aussi sur les causes de cette maladie : « manque criant de personnel », « surcharge administrative », « injonctions de notre hiérarchie et des réformes à marche forcée » ou encore « inclusion forcée et avec trop peu de moyens. »

Les signataires de cette lettre n’hésitent pas à interpeller le ministre : « Tout cela, monsieur le Ministre, vous ne pouvez l’ignorer. Il s’agit de vos personnels. Ceux et celles qui, au quotidien, s’engagent pour l’éducation et l’avenir. » « Qu’attendez-vous pour agir ? », poursuivent-ils, avant d’ajouter qu’« avant même le suicide de Christine Renon, nous vous alertions déjà sur notre souffrance au travail. Il est temps de mettre fin à cette souffrance, qu’on peut même désigner avec les bons termes : une maltraitance de notre institution. »

Ils concluent leur lettre en formulant « des mesures d’urgence » pour leur « survie professionnelle » telles qu’ « une augmentation du temps de décharge pour tous les directeurs et directrices », « une revalorisation de la prime de direction », « plus de moyens humains » et « la mise en place d’une réelle médecine du travail ».

Ce mercredi, un rassemblement d’une cinquantaine de personnes a eu lieu devant la DSDEN (Direction des Services Départementaux de l’Education Nationale) à Chambéry. Directeurs d’écoles, adjoints et enseignants réclament une rencontre avec leur hiérarchie pour évoquer leurs difficultés. La Dasen doit normalement les recevoir en janvier.