salaire enseignants © rangizzz - Fotolia.com

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« Les enseignants du premier degré sont pénalisés par rapport à leurs collègues du second degré », déclare Éric Charbonnier, expert éducation à l’OCDE lors de la présentation de l’étude « Regards sur l’éducation : les indicateurs de l’OCDE », publiée ce mardi 10 septembre.
Le rapport indique en effet que le « le salaire effectif (avec primes et heures supplémentaires) annuel des enseignants entre 25 et 64 ans en France est légèrement supérieur en 2017 à la moyenne OCDE, quel que soit le sexe et à tous les niveaux d’éducation, sauf dans l’enseignement élémentaire. »

Au collège, la moyenne en France est à 41.102 euros contre 38.540 euros dans l’OCDE. Au lycée, elle atteint 46.200 euros contre 41.490 euros. Dans l’élémentaire, en revanche, elle se situe à 35.700 euros contre 36.700 euros. Selon l’organisation internationale, « l’avantage salarial de la France est surtout notable au niveau du lycée », où enseignent les agrégés. « Il y a une différenciation à faire entre les enseignants dans l’élémentaire et ceux qui exercent au collège ou au lycée, souligne Eric Charbonnier. Il faut différencier les statuts et ne pas mettre tous les enseignants dans le même sac. »

« Revaloriser les enseignants en milieu de carrière »

L’OCDE a aussi recours à un autre indicateur, le « salaire statutaire ». Celui-ci ne prend en compte ni les primes, ni les heures supplémentaires, ni les professeurs agrégés. Et selon cet indicateur, « malgré une légère hausse entre 2015 et 2018, le salaire statutaire des enseignants reste inférieur à celui de la moyenne des pays de l’OCDE.

L’organisation internationale montre en effet que les enseignants débutent en France avec un salaire 7 % inférieur à la moyenne de l’OCDE, et ce chiffre monte à 22% en milieu de carrière. Puis en fin de carrière, l’écart se resserre fortement, les salaires étant inférieurs de seulement 2% à la moyenne. « Quand on dit qu’il faut revaloriser les enseignants, il faut réfléchir en priorité à ceux qui sont en milieu de carrière, car ce sont les plus pénalisés, insiste Eric Charbonnier. Dans les autres pays, on a proposé aux enseignants plus de mobilité et des évolutions de carrière afin qu’ils continuent à être stimulés par un métier très usant. »

Les directeurs d’école et les chefs d’établissements français ont, eux aussi, un salaire effectif « inférieur à la moyenne OCDE pour tous les niveaux sauf au collège (en élémentaire : 52 700 USD en France contre 61 800 USD pour l’OCDE).