Nabila Bouatia Naji est généticienne, responsable de l’équipe Inserm Génétique de la physiopathologie des maladies artérielles au centre de recherche cardiovasculaire de l’Hôpital européen Georges Pompidou. Elle travaille en particulier sur une forme de maladie cardio-vasculaire encore méconnue, qui touche les femmes jeunes et a priori sans facteurs de risque : la SCAD (ou DSAC en francais), Dissection Spontanée de l’Artère Coronaire. Cette maladie est responsable de près d’un tiers des infarctus des femmes de moins de 60 ans. Elle n’est pas toujours bien diagnostiquée, et les personnes concernées ne présentent pas de signes avant-coureurs. Pour soigner cette maladie et envisager une prévention, il faut s’appuyer sur la génétique, car les femmes en souffrant présentent des anomalies spécifiques des artères. C’est également le cas pour une autre maladie, la dysplasie fibromusculaire (DFM), qui plus précisément touche les parois des artères, et peut conduire à l’AVC (artère carotidienne) ou à une hypertension très sévère (artère rénale).

Des anomalies génétiques

Nabila Bouatia Naji nous explique que repérer les anomalies génétiques liées à ces maladies permet de mieux prendre en charge les patientes, de faire le bon diagnostic et de les sauver. Elle poursuit son travail de recherche en ce sens et nous en présente les prochaines étapes.
Il y a par ailleurs urgence à communiquer sur ces maladies et à les faire connaître : jusqu’à présent en effet, la médecine s’est intéressée aux maladies cardio-vasculaires des hommes, or les femmes sont aussi concernées et les symptômes et facteurs de risque sont totalement différents et très difficiles à identifier.

Nabila Bouatia Naji est également une femme engagée : elle est membre de l’association Femmes et Science, et a accepté d’être ambassadrice de la prochaine Fête de la Science (5 au 13 octobre). Elle revient pour nous sur les raisons de son engagement.