Les 130 citoyens ont adopté le rapport final à une très large majorité. Image : Getty

Mai 2025, François Bayrou (ex-Premier ministre) posait la question suivante : « Comment mieux structurer les différents temps de la vie quotidienne des enfants afin qu’ils soient plus favorables à leurs apprentissages, à leur développement et à leur santé ? ». Pour y répondre, le CESE est chargé de réunir une convention citoyenne de 133 personnes tirées au sort ainsi que 20 enfants associés au dispositif. Cette convention est missionnée pour discuter du « temps de l’enfant ». Pendant six mois, les citoyens ont débattu sur les questions du rythme scolaire, des vacances ainsi que du temps d’écran. Ce dimanche 23 novembre, après vote de la convention citoyenne, le CESE a adopté son rapport final. Celui-ci sera transmis au gouvernement, qui décidera ou non de suivre les recommandations.

Mais alors, que ressort-il de ce rapport ? Les principales mesures sont les suivantes : la mise en place de cours théoriques le matin et de pratique l’après-midi; reculer à 9h le début des cours (selon un article de France Info, 20 à 30 % des jeunes souffrent d’un manque chronique de sommeil); revenir à la semaine de cinq jours (la France est le seul pays de l’OCDE à fonctionner de la sorte); réduire les zones de vacances de trois à deux pour un rythme plus logique. Enfin, la convention recommande des séquences de cours de 45 minutes.

Des recommandations saluées …

À la suite de la publication de ce rapport, les syndicats ont réagi. Grégoire Ensel, vice-président de la FCPE (Fédération des parents d’élèves) était l’invité de France Info, dimanche 25 novembre. Ce dernier a salué des recommandations « tout à fait souhaitables et envisageables ». Lors de son entrevue, Grégoire Ensel a dénoncé un système éducatif en décalage avec les besoins de l’enfant. Le vice-président de la FCPE dénonce  « des zones déséquilibrées, notamment au moment du printemps, où la dernière des zones oblige les enfants à avoir jusqu’à onze semaines de cours consécutives ». Grégoire Ensel s’est donc dit favorable au système à deux zones pour que les élèves aient une « alternance qui colle parfaitement au rythme de l’enfant, sept semaines de cours, deux semaines de vacances ».

Grégoire Ensel admet qu’il faut réorganiser la vie autour de l’enfant« Si l’école s’arrête à 15h30, il est tout à fait possible que les collectivités proposent des activités ». Il évoque la possibilité que le milieu associatif prenne le relais sur ce créneau pour ne pas bousculer les emplois du temps des parents. Le vice-président de la FCPE a par la suite indiqué qu’un temps éducatif de qualité permettrait de réduire l’usage du téléphone. Grégoire Ensel s’est dit prêt à porter ces mesures et à les relayer.

.. Mais également décriées

Si certains syndicats saluent les recommandations de la convention citoyenne, d’autres ne sont pas en accord avec celles-ci. C’est le cas du SNEP-FSU, qui, au travers d’un communiqué, dénonce la « terrible déconnexion de certaines propositions », notamment en termes d’organisation pratique. Le syndicat regrette l’absence de mesures concernant l’activité sportive, alors que selon lui, « toutes les études sur l’état de santé physique des jeunes sont au rouge et que médecins, sportives et dirigeantes s’accordent à dire qu’il faut plus de pratique physique ». Il craint également qu’offrir un plus grand libre arbitre aux municipalités reviendrait à augmenter les inégalités sociales et qu’un désengagement de l’État favoriserait les disparités territoriales.

Sentiment partagé par le SNES-FSU. Le principal syndicat du secondaire s’est également exprimé via un communiqué. Ce dernier dénonce une « externalisation ». Il déplore que le temps de l’après-midi soit trop variable et dépende uniquement des associations disponibles localement et des ressources financières des collectivités.

Le SNES-FSU déplore aussi un « zapping » et une « école au rabais ». Ces expressions pointent la mesure préconisant des séances de cours limitées à 45 minutes, un format que le syndicat juge beaucoup trop court. Selon le SNES-FSU, cette recommandation mènerait à une impasse organisationnelle ainsi qu’à la disparition de certaines matières.