
Combien d’heures et combien de jours les 6 millions d’écoliers vont-ils devoir travailler ? Aujourd’hui, en France, les communes ont le choix de décider si elles souhaitent opter pour la semaine à 4 ou 4,5 jours. La France est le seul pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) à proposer la semaine de 4 jours.
Selon un rapport de l’OCDE, la France comptabilise en 2023, moins de semaines de classes que ses voisins (36 contre 38 pour les pays de l’OCDE) dans l’enseignement primaire. Contrepartie : elle travaille plus. La France totalise une moyenne de 864 h d’instruction obligatoire par an, moyenne qui descend à 805 h pour les pays de l’OCDE.
Un système critiqué
La semaine de 4 jours fait l’objet de nombreuses critiques, car elle ne serait pas adaptée au besoin de l’enfant. La fatigue des élèves est au cœur de la question. Selon le site gouvernemental Vie Publique, des études de chronobiologie démontrent que l’enfant a une concentration plus forte le matin. Des résultats qui démontrent qu’une meilleure répartition (5 matinées) serait plus pertinente, et éviterait les longues après-midis.
La semaine de 4 jours est également pointée du doigt car elle creuserait des inégalités entres les élèves, et serait la cause des résultats en baisse. Dans un rapport publié le 20 mai 2025, la Cour des Comptes dénonce la semaine à 4 jours, qui selon elle est « en total décalage avec les besoins de l’enfant ». Elle préconise une meilleure cohérence entre les activités scolaires, périscolaires et extrascolaires de l’enfant.
Quel rythme adopter ?
La question du rythme scolaire est en constant débat. En témoignent les différents changements et décrets signés par les ministres en charge de l’éducation depuis une vingtaine d’années. En 2008, Xavier Darcos rend la semaine à 4 jours obligatoire. En 2013 sous l’impulsion de Vincent Peillon, la semaine de 4,5 jours est rétablie moyennant un financement de l’État, le FSDAP (fonds de soutien au développement des activités périscolaires) qui permet de soutenir les activités extra-scolaires.
Enfin en 2017, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, signe un décret qui permet, à ceux qui le veulent, de revenir à la semaine de 4 jours. Résultat ? Aujourd’hui, c’est près de 93 % des communes qui adhèrent à ce système (chiffre 2024). Cependant, quelques grandes villes, à l’instar de Paris, Toulouse ou encore Lille, conservent le système de 4,5 jours.
Quelles mesures aujourd’hui ?
En mai 2025, Emmanuel Macron annonce le lancement d’une nouvelle démarche participative. Plusieurs citoyens tirés au sort se penchent actuellement sur la question des « temps de l’enfant », en particulier sur le rythme scolaire ainsi que sur les vacances. Cette convention est pilotée par le CESE (Conseil Économique Social et Environnemental), et a pour but de trouver un consensus entre bien-être de l’enfant et réalité du terrain.
Cette rentrée 2025 voit la fin de la subvention FSDAP. La raison ? Elisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, déclare que « 50% du soutien se concentre sur une quinzaine de communes, dont Paris ». L’année dernière, 1200 communes continuaient de bénéficier de ce fond, ce qui représente 600 000 élèves. Un retrait qui pourrait mettre à mal certaines communes qui profitaient de ce soutien. La ville de Paris, quant à elle, ne semble pas avoir modifié son rythme, à savoir 4,5 jours.
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