A quelques jours de la rentrée 2025, comment les enseignants se préparent-ils ? Image : Getty

Dernière ligne droite avant la rentrée. En attendant le retour des élèves, les professeurs s’activent en coulisses. Claire, professeure des écoles dans l’académie de Nantes, prépare des cours pour la première journée de classe avec ses CE1 : « Au début pour montrer comment fonctionnera la classe et pour faire connaissance puis sur une ou deux notions du programme pour savoir un peu le niveau de chacun », confie-t-elle. D’ici là, deux jours de réunions de pré-rentrée sont prévus avec ses collègues. L’occasion de reprendre ses marques, de se retrouver après les vacances d’été et surtout d’aborder les principaux enjeux et rendez-vous de la rentrée : la réunion parents-prof, les emplois du temps des lieux partagés entre collègues comme la salle de motricité, l’occupation de la salle d’arts plastiques, celle de mathématiques, la répartition des services de surveillance de la cour de récréation, les décloisonnements possibles entre collègues, le planning des activités extérieures comme la natation, les sorties scolaires envisagées, la classe patrimoine…

« Avant la rentrée, c’est toujours le stress de savoir si nous avons bien pensé à tout et l’extase de découvrir les nouveaux élèves. Savoir si on saura comment les intégrer pour certains, les faire grandir et les amener d’un point A à un point B sans encombre et en leur donnant l’envie de s’investir et d’aimer l’école », résume-t-elle.

Une préparation précoce

Dans le secondaire aussi, la rentrée occupe les esprits. Certains enseignants s’y prennent très tôt à l’instar de Déborah, professeur d’anglais dans l’académie de Normandie. La jeune femme se dit « incapable de partir en vacances sans avoir décidé comment se déroulera l’année suivante ». Alors, de juin à mi-juillet, elle détermine les sujets qui seront abordés dans l’année et les objectifs de chaque séquence. Elle choisit les cours qu’elle souhaite réitérer en raison du succès qu’ils ont rencontré et ceux qu’elle va retravailler ou complètement changer, tout en prenant en compte les attentes des programmes. « Je prépare ensuite un plan pour chaque séquence listant les objectifs et organisant les différentes séances, en essayant que chaque thématique soit associée à un projet concret qui va motiver les apprenants et les rendre actifs », détaille-t-elle. Ensuite, la professeure s’est accordé un mois de vacances pour réellement déconnecter et revenir en forme, tout en étant malgré tout réceptive à de nouvelles idées pour ses élèves.

De nouveaux ateliers, exercices, activités, jeux…

Depuis la mi-août, la professeure d’anglais a ressorti son ordinateur pour entamer sa partie préférée : préparer le détail de chaque séance. « Je réfléchis aux ateliers que je vais proposer. Je recherche des supports authentiques. Je crée de nouvelles activités, de nouveaux documents de cours, des exercices/jeux en ligne. La partie conception est très stimulante et en même temps complexe car on connaît rarement à l’avance notre public et son niveau qui peut être hétérogène », glisse-t-elle. Elle conçoit la majorité de ses activités elle-même en s’aidant d’outils en ligne. « Mes soirées sont rythmées au son de la plastifieuse et des ciseaux ! C’est chronophage mais tellement satisfaisant ! », reconnaît-elle.

C’est aussi la période où Déborah recontacte ses collègues pour travailler ensemble sur des projets interdisciplinaires ou inter-degrés. Enfin, quelques jours avant la rentrée, c’est du concret : elle réaménage sa salle de classe, met de nouveaux affichages, fait des photocopies… « J’aime arriver sereine et prête pour accueillir mes apprenants à la rentrée. Cela élimine tout stress et rend vraiment le début d’année agréable », estime-t-elle.

Un programme renouvelé

Nathalie, professeure de français en Île-de-France, reconnaît pour sa part que le programme de français en 1ère occupe une bonne partie de son été… et de son année. Il se renouvelle en effet d’un quart tous les ans, ce qui l’amène à retravailler un nouvel auteur en profondeur pour permettre à ses élèves de disserter pendant quatre heures sur son œuvre en fin d’année. Bac oblige. Après avoir lu la nouvelle œuvre au programme, elle compare les différentes versions proposées par les éditeurs scolaires avec leurs outils pédagogiques pour choisir celle qu’elle proposera à sa classe. Elle recherche également d’autres sources pour construire son cours, sur les sites académiques ou les synthèses proposées par les maisons d’éditions. Sans oublier l’écoute de podcasts sur l’auteur et le contexte culturel notamment sur France Culture. Ensuite, place à la construction de la trame des cours, en suscitant l’intérêt des élèves et en leur apportant un maximum de connaissances. « Le plaisir est vraiment un cap que je ne perds jamais de vue quand je construis mes cours. J’essaie de varier les approches en proposant de nombreux exercices : recherches, exposés, rédaction à plusieurs de parties de dissertation… mais même si ma trame est construite, je sais qu’elle va évoluer au fil des cours en fonction du niveau des élèves, de l’actualité, des échanges avec les collègues », déclare-t-elle. 

Une dernière ligne droite en douceur

Si certaines matières nécessitent un gros travail de préparation en amont, d’autres laissent profiter des vacances d’été jusqu’au bout. C’est le cas de l’EPS par exemple. David, enseignant dans l’académie de Versailles, reconnaît ainsi bien volontiers ne pas avoir besoin de préparer sa rentrée. D’une année sur l’autre, ses cours sont presque prêts. « Je n’ai rien à préparer, et ça me va très bien, c’est l’avantage de mon métier. J’attends de voir qui je vais avoir comme élèves, comme eux attendent de voir qui ils auront comme profs. On va préparer ensemble la programmation, c’est-à-dire les différentes disciplines que l’on va mettre en place tout au long de l’année sur les différents créneaux. Après, on fait au fur et à mesure », explique-t-il. C’est finalement son rôle de professeur principal qui l’amène à préparer quelques documents et à mieux connaître la classe dont il aura la charge afin de préparer notamment la rencontre avec les parents. En attendant, il lui reste quelques jours pour profiter pleinement de ses vacances.