
Une étude menée à l’internat de Sourdun (Seine-et-Marne) par le Conseil scientifique de l’Éducation nationale révèle que commencer les cours à 9h au lieu de 8h serait bénéfique pour la santé des adolescents. L’expérimentation a concerné 86 élèves de 4e et 5e. Deux classes ont conservé un emploi du temps classique, avec des cours débutant à 8h, tandis que deux autres ont commencé à 9h. L’objectif : analyser l’impact de ce changement d’horaire sur la qualité du sommeil des adolescents et, par ricochet, sur leur santé mentale.
Ainsi, une classe de 4e et une de 5e ont vu leurs journées débuter à 9h, contre 8h pour les autres groupes restés sur un emploi du temps classique. Pendant dix jours, tous les élèves ont porté un actimètre, un dispositif permettant de suivre leur temps de sommeil. Ils ont également passé des tests cognitifs standardisés. Les résultats montrent un impact positif du démarrage plus tardif, tant sur la qualité du sommeil que sur la concentration et le bien-être mental des adolescents.
Un besoin de sommeil accru à l’adolescence
Stéphanie Mazza, professeure de neuropsychologie à l’INSPE de l’université Lyon 1, explique à BFMTV que « globalement, les collégiens ne dorment pas suffisamment. On estime qu’à l’adolescence, il manque en moyenne une à deux heures de sommeil par nuit ». Ce déficit est lié à un phénomène naturel : à la puberté, le rythme biologique se modifie, provoquant un endormissement plus tardif, un phénomène appelé « décalage de phase ».
Pourtant, entre 14 et 17 ans, les adolescents ont besoin d’environ 9 heures de sommeil pour rester en bonne santé. Un manque chronique nuit à leur concentration, leur mémoire, ainsi qu’à leur équilibre mental.
25 minutes de sommeil en plus qui font la différence
Les premiers résultats révèlent que les collégiens dont les cours débutaient à 9h ont gagné environ 25 minutes de sommeil supplémentaires chaque nuit, par rapport à leurs camarades commençant à 8h. Un bénéfice notable, souligne Stéphanie Mazza, qui rappelle que l’adolescence s’accompagne naturellement d’un endormissement tardif lié aux hormones. Contrairement aux idées reçues, les élèves bénéficiant de cette heure supplémentaire ne se couchaient pas plus tard.
Les effets du changement d’horaire ne s’arrêtent pas au sommeil. L’étude met aussi en lumière des évolutions positives sur le plan psychologique. Chez les élèves ayant conservé un emploi du temps classique, 62% ont vu leur niveau d’anxiété augmenter, tandis que dans les groupes commençant à 9h, 64 % des élèves ont ressenti une amélioration. Même constat pour l’impulsivité : 62% des collégiens du groupe « 8h » ont vu leur score se dégrader, alors qu’une nette amélioration (72%) a été relevée chez ceux bénéficiant du décalage horaire. « En France, on a des volumes horaires qui sont assez importants sur le temps scolaire », ajoute Stéphanie Mazza, soulignant que cette donnée complique la mise en place d’un tel changement à grande échelle.
Modération par la rédaction de VousNousIls. Conformément à la loi relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. Pour exercer ce droit adressez-vous à CASDEN Banque Populaire – VousNousIls.fr 1 bis rue Jean Wiener – Champs-sur-Marne 77447 Marne-la-Vallée Cedex 2.