Hel Bodi

 Pouvez-vous présenter le festival Pariscience, ainsi que son volet scolaire ?

Pariscience, c’est le festival international du film scientifique. Entièrement gratuit, il a lieu chaque octobre à l’Institut de physique du globe de Paris et au Muséum national d’Histoire naturelle ainsi que dans d’autres lieux partenaires.

Les scolaires, de l’élémentaire au lycée, font l’objet d’une attention toute particulière autour d’une programmation spécifique. Les projections des films comprennent systématiquement des rencontres avec des professionel·les. Le festival scolaire a lieu du 3 au 17 octobre 2025, majoritairement à l’Institut de physique du globe de Paris mais de nombreuses séances sont aussi accessibles en ligne pour permettre à des classes de la France entière de participer.

Les inscriptions sont ouvertes depuis début septembre et il reste des places pour certaines séances. L’inscription est gratuite mais obligatoire sur notre site.

Pouvez-vous parler du programme 2025 et faire un focus sur quelques temps forts ?

Chaque année, on décide d’aborder une diversité de sujets. 2025 ne fait pas exception. Mais j’aimerais souligner deux points.

La question de la relation que les humains entretiennent avec les autres vivants est toujours très présente. Nous avons par exemple une séance “Tortue, tu seras tienne”, à partir du CM1, durant laquelle les élèves découvriront un court et un moyen métrages qui nous interrogent sur notre relation avec les animaux qui vivent tout près de nous, domestiques ou sauvages. On y fait notamment la connaissance de Tafia, une tortue exotique qui cherche continuellement à s’échapper du jardin où elle habite et qui a un sacré caractère.

Enfin, c’est de la diversité des formats dont je voudrais vous parler et des films de la sélection lycéenne qui l’illustrent particulièrement cette année :

Coexistencia : un film entre aventure humaine et documentaire scientifique où l’on suit un jeune biologiste sur les routes d’Amérique du Sud, en quête de réponses sur la cohabitation entre l’humain et les grands prédateurs.

Du fond de l’océan une île nouvelle : entre témoignages et récit d’exploration, c’est l’histoire d’un phénomène fascinant : la naissance d’une île, en 1963, au large de l’Islande.

Frozen in time : l’histoire touchante d’une paléontologue canadienne, très inspirante, illustrée par de nombreuses et superbes séquences d’animation !

Ces trois films sont des oeuvres sensibles, qui montrent au jeune public que le documentaire scientifique ne se résume pas à une stricte oeuvre de vulgarisation. On peut y trouver des émotions, de la poésie, de l’aventure… et c’est par cette démarche sensible qu’on veut parler de science au festival.

Y a-t-il des nouveautés au programme cette année ?

Oh oui, beaucoup !

La première est la refonte du projet de Jury Lycéen. Jusqu’ici organisé au sein des établissements, il permettait à trois classes franciliennes de visionner les films en compétition depuis leur lycée et d’y accueillir un binôme de professionnel·les. Cette année, les classes participantes se réuniront désormais dans un même lieu, au coeur de l’Université Paris Cité pour deux jours d’immersion collective avec projections, débats et rencontres autour de la science et de l’image.

Aussi, le festival s’étend. En plus de l’Université Paris Cité, deux nouveaux lieux accueillent des séances scolaires. Le 3 octobre, une journée de lancement aura lieu au Synchrotron SOLEIL, partenaire engagé aux côtés de Pariscience auprès du public lycéen depuis de nombreuses années. Et la séance “Rencontre avec des vidéastes” qui met la lumière sur le métier de vulgarisateur.rice audiovisuel.le scientifique sur le web, se tiendra au Muséum national d’Histoire naturelle.

Enfin, on organise non plus une mais deux séances à destination des centres de loisirs : les mercredi 8 et 15 octobre.

Les élèves ont également la possibilité de participer à des projets de « jurys jeunes ».

Oui, comme je vous le disais, on a un Jury Lycéen, constitué de classes franciliennes, qui visionnent 3 films en compétition et décernent un prix au film lauréat, doté de 2000 euros par la Région Île-de-France. Mais les films de la compétition ne sont pas seulement accessibles aux classes qui participent au Jury. Ils sont également projetés au festival en séance dite “classique” et toute classe de lycée peut s’y inscrire.

En parallèle du Jury Lycéen, on a deux autres projets : le Jury en Herbe, qui est constitué de classes de CM1 et CM2 et le Jury Collégien, d’élèves de 4ème et 3ème.

Pouvez-vous expliquer en quoi consistent ces projets ?

Alors que le Jury Lycéen est francilien, le Jury en Herbe et le Jury Collégien sont ouverts aux classes de la France entière. Car il s’agit de projets entièrement réalisables à distance depuis les établissements. Pour ces deux projets, les élèves découvrent et départagent des films de leur compétition respective :

– 3 documentaires scientifiques abordant des problématiques liées à la biodiversité ou au rapport entre l’humain et les autres êtres vivants pour le Jury en Herbe qui décerne un prix doté de 2000 euros par l’Office français de la biodiversité au documentaire lauréat.

– 5 à 6 vidéos de vulgarisation scientifique, postées sur internet (entre 10 et 25 minutes chacune) pour le Jury Collégien qui remet un prix doté de 2000 euros par le Centre national d’études spatiales au film favori de la compétition.

L’idée des projets est de développer les capacités d’analyse d’image, d’argumentation et d’écoute des élèves, sensibiliser les plus jeunes aux problématiques de biodiversité, travailler autour de la circulation de l’information scientifique sur Internet pour les élèves de collège et le projet leur permet de découvrir de nouveaux métiers aussi. Dans le cadre des deux Jurys, on met à disposition des enseignant.es un kit d’accompagnement avec les infos essentielles sur les films en compétition, des suggestions d’activités avant/après visionnage ainsi qu’une grille d’évaluation. On constitue les Jurys en fin d’année scolaire, en juin. Un appel à candidatures est envoyé à la mi-avril. Toutes les informations sont sur notre site.

Recevez-vous des retours de la part des enseignants après leur participation au Festival ? Si oui, quels sont-ils ?

Oui, on a la chance d’avoir des retours très positifs à la suite des séances et des projets. Et les remarques sont diverses. Elles peuvent autant souligner l’émerveillement que les plus jeunes élèves ont ressenti à la découverte de certains films ou encore leur enthousiasme lors des rencontres avec des professionnel·les – qui donnent parfois lieu à des séances improvisées de dédicaces ;).

Souvent, on nous dit que participer à Pariscience, qui a lieu peu après la rentrée, permet de créer une dynamique dans la classe pour ce début d’année. Il n’est pas rare que les enseignant·es nous disent que la venue au festival est un point de départ pour des discussions, parfois spontanées des élèves, en classe et que des expériences, notions et réflexions vécues au festival soient de nouveau le sujet de discussions plus tard dans l’année.