
La Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (DEPP) a publié en août 2025 sa note annuelle sur l’indicateur « élèves par structure » (E/S) qui rapporte le nombre d’élèves au nombre d’enseignants sur une heure de cours. De quoi éclairer les conditions d’encadrement dans les établissements du second degré. À la rentrée 2024, il s’établit en moyenne à 21,7 élèves par enseignant et par heure de cours (dont formations post-bac), un chiffre stable depuis plusieurs années.
Taille de l’établissement, localisation : Des différences notables
L’indicateur varie cependant selon la taille et l’emplacement de l’établissement. Dans les collèges publics de moins de 300 élèves, un enseignant est face à 20,6 élèves en moyenne, contre 23,1 dans ceux de 1 000 élèves ou plus. Les effectifs y étant plus importants, on trouve davantage d’élèves susceptibles d’être intéressés par certaines options, ce qui augmente l’indicateur E/S. Le phénomène se retrouve également au lycée général et technologique (20,1 E/S si moins de 400 élèves et 25 E/S si plus de 1300 élèves).
Des différences géographiques existent aussi. En métropole, l’indicateur est plus faible dans les établissements ruraux et en zones urbaines très denses du fait de la présence des REP et REP+ qui limite le nombre d’élèves par classe. Dans les DROM, le ratio est également inférieur (21,5 contre 23,2 en métropole).
Des effectifs réduits en voie professionnelle
Parmi les évolutions marquantes, la DEPP observe une diminution régulière du nombre d’élèves par structure dans les lycées professionnels : l’indicateur est passé de 16,2 en 2014 à 15,3 en 2024. Une tendance liée à plusieurs facteurs. Cette baisse est « la conséquence des réponses apportées pour rendre les conditions d’encadrement plus favorables », nous répond le ministère de l’Éducation nationale. Selon lui, cette évolution s’explique notamment par « une augmentation plus marquée du nombre de divisions (+5,8 %) que celle du nombre d’élèves (+1,4 %) dans les formations professionnelles du second degré public entre 2014 et 2024 ». À cela s’ajoutent la réforme de la voie professionnelle de 2019, qui a accru la place des enseignements en petits groupes, et « la transformation de la carte des formations professionnelles qui transfère une partie des formations tertiaires vers des formations du secteur de la production ou des services à la personne dont les plateaux techniques exigent des groupes à effectifs plus réduits », nous précise le ministère de l’Éducation nationale.
La variation de l’indicateur dépend aussi du secteur. Pour le bac pro, les domaines liés aux services, tels que le commerce et la vente, atteignent 17,7 élèves en moyenne, contre 13,2 dans les filières agricoles et environnementales. Pour le CAP, les écarts suivent la même logique : effectifs plus élevés dans les services et la production, et plus réduits dans les spécialités nécessitant des ateliers techniques.
Des écarts selon les niveaux et les filières
Le ministère nous rappelle la « diminution générale du nombre d’élèves par structure pour l’ensemble des établissements du second degré ». Le lycée professionnel n’est donc pas le seul concerné. Depuis la rentrée 2024, en 6ᵉ et 5ᵉ, les cours de français et de mathématiques au collège sont, par exemple, désormais dispensés en partie en groupes de besoins. Dans le public, trois quarts des heures d’enseignement dans ces deux disciplines se font ainsi en effectifs réduits, soit quatre fois plus qu’en 2023. Cette mesure entraîne une diminution de 1,5 à 2,4 élèves par structure, avec en moyenne 21 élèves par groupe, contre 23 dans les autres matières.
La réforme du lycée a également contribué à réduire les effectifs devant enseignant en multipliant les spécialités et options. Les disciplines attirant peu d’élèves, comme les langues anciennes ou certaines langues vivantes rares, se traduisent par des effectifs réduits (9,4 élèves en moyenne pour la spécialité « littératures, langues et cultures de l’Antiquité » en première, 11,3 pour l’option de troisième langue vivante). À l’inverse, l’EPS concentre les groupes les plus nombreux, avec plus de 30 élèves en moyenne.
Dans le post-bac, les différences sont également marquées : 28 élèves en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) contre 16,7 en sections de techniciens supérieurs (STS), où les travaux pratiques sont plus nombreux.
La reprise en CPGE
Si l’ensemble du second degré enregistre une légère baisse du nombre d’élèves par enseignant (-0,2), les classes préparatoires connaissent une hausse de 1,2 élève en moyenne entre 2023 et 2024. Une singularité qui s’explique par le contexte démographique récent : « La période post-COVID a marqué en CPGE une franche diminution des effectifs (-2 000 élèves en l’espace de deux ans) avant de reprendre une évolution positive à partir de 2023 et qui se confirme en 2024 pour retrouver des niveaux d’avant COVID. L’offre ayant peu évolué malgré les baisses d’effectifs ponctuelles, le nombre d’élèves par structure se reconstitue en toute cohérence », nous indique le ministère de l’Éducation nationale. Ce nombre reste toutefois inférieur au pic de 2016.
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