Les jeunes ne vont pas bien : 24 % des lycéens déclarent ainsi des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois. Le protocole santé mentale et l’école promotrice de santé sont des outils au service de la santé et du mieux être des élèves. Image : Getty

La santé mentale est un grand sujet d’actualité. On célèbre aujourd’hui la Journée mondiale de la santé mentale. Par ailleurs, le Premier ministre Michel Barnier veut faire de la santé mentale la grande cause nationale 2025. Il y a urgence. La santé mentale des enfants et des jeunes se dégrade en effet depuis plusieurs années et devient préoccupante lit-on sur le dossier « Agir pour favoriser la santé mentale et le bien-être des élèves » publié en octobre 2024 par le ministère de l’Education nationale.

Des chiffres alarmants

Certains chiffres sont en effet effrayants : 13% des enfants de 6 à 11 ans présentent un trouble probable de santé mentale, et 24 % des lycéens déclarent des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois.

Par ailleurs, les hospitalisations pour geste auto-infligé (c’est-à-dire une tentative de suicide ou une automutilation non suicidaire type scarifications, brûlures, coups contre un mur etc) sont en forte hausse depuis 2010 en particulier chez les jeunes filles de 10 à 14 ans : avec une progression des hospitalisations en psychiatrie suite à un geste auto-infligé de 246% entre 2010-2019 et 2021-2022…

On lit également dans le dossier de l’Education nationale que les résultats d’une étude de mai 2024 de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) avec Santé Publique France « indiquent que la progression des gestes auto- infligés chez les adolescentes et jeunes femmes touche l’ensemble des modes opératoires avec une prépondérance des intoxications médicamenteuses volontaires, qui représentent les deux-tiers de leurs hospitalisations, suivies des lésions infligées par un objet tranchant et des gestes plus violents (pendaisons, sauts d’une hauteur) ».

Les écoles promotrices de santé

Dans ce contexte, l’école a un rôle essentiel à jouer. Le dossier rappelle ainsi que les établissements scolaires doivent se doter d’un protocole santé mentale. Ils peuvent par ailleurs s’engager dans la démarche École promotrice de santé. La définition donnée par le ministère de l’Education nationale est la suivante : « Impulsée dès janvier 2020, la démarche École promotrice de santé (EPSa) s’inscrit dans la continuité du parcours éducatif de santé. Elle a pour enjeu de valoriser les actions et projets déjà mis en œuvre et de les articuler avec d’autres approches (climat scolaire, éducation à la sexualité et à l’alimentation par exemple) en les inscrivant dans le projet d’école ou d’établissement. Il s’agit de contribuer au développement d’une culture commune autour de la santé, de rendre visible et de coordonner ce qui rassemble autour de la santé et du bien-être de tous dans une école ou un établissement scolaire. »

Les objectifs d’une École promotrice de santé sont de « promouvoir la santé, le bien-être et la réussite scolaire de tous les élèves, de la maternelle à la terminale, en s’appuyant sur les axes suivants :
● Améliorer les conditions de vie quotidienne au sein d’une école et d’un établissement scolaire, en
portant une attention particulière aux espaces de vie ;
● Porter une attention particulière aux relations interpersonnelles et sociales ;
● Soutenir les valeurs fondamentales de la démarche École promotrice de santé, dont l’équité,
l’inclusion, la non-discrimination et la justice sociale
;
Contribuer à la réussite et faciliter les apprentissages ;
Intégrer la santé dans les activités courantes de l’École, dans le cursus scolaire et dans les critères
d’évaluation des projets pédagogiques et des actions éducatives en faveur de la santé ;
Impliquer l’élève dans les projets et actions de l’École promotrice de santé, le rendre acteur et
responsable en favorisant sa réflexion face aux enjeux de la santé individuelle, collective et
environnementale

Concrètement, une Ecole promotrice de santé travaillera par exemple à la prévention des jeux dangereux, à l’amélioration des espaces de vie (en particulier les sanitaires) et des locaux, à la promotion de l’activité physique au quotidien.

Un travail de tous les acteurs de l’Education nationale

Enfin, ce travail n’est possible qu’en équipe et implique tous les acteurs de la communauté éducative.

Source : DGESCO, ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse