
Faut-il rendre le latin obligatoire au collège ? Oui, selon Thibaut Sallenave, Luigi-Alberto Sanchi et Cécilia Suzzoni, respectivement enseignant en classe prépa, directeur de recherche au CNRS et professeure honoraire de Chaire supérieure. Dans un ouvrage publié début septembre 2024, Du latin à l’école !, ils militent pour la réintégration de la discipline dans le tronc commun au collège.
« Une porte d’entrée sur tous les autres savoirs »
Dans un entretien croisé avec Thibault Sallenave publié dans le Figaro, Cécilia Suzzoni estime en effet que faire du latin une option comme les autres « est très étonnant. C’est comme s’il s’agissait de rendre optionnel les mathématiques par rapport aux sciences physiques ». Pour elle, « cette optionnalisation va à l’encontre de ce qu’est fondamentalement le latin, une discipline généraliste », et une « porte d’entrée sur tous les autres savoirs ».
Des propos confirmés par Thibault Sallenave, qui souligne que « comme professeur de philosophie, je fais l’expérience que le latin permet d’entrer dans une compréhension profonde des définitions, des concepts, de l’étymologie ».
Les deux chercheurs appellent en outre à changer de regard sur le latin, une discipline souvent « synonyme de toutes les arrière-gardes, d’une approche très académique et poussiéreuse de l’enseignement », et considérée comme élitiste. « Le latin est justement cette langue qui appartient à tous, qui n’est la langue maternelle de personne », plaide ainsi Cécilia Suzzoni « En le rendant obligatoire à tous dès la sixième, […] on donne à chacun, quels que soient son passé ou ses origines sociales, la possibilité d’habiter de l’intérieur notre langue française ».
Des effets positifs dans les zones d’éducation prioritaire
En juin, François Martin, président de la Coordination nationale des associations régionales des enseignants de langues anciennes, déplorait déjà cette réputation élitiste des langues anciennes, notamment du latin. « Il faut arrêter de croire que le latin et le grec sont réservés à l’élite. Une note de la DEPP sur les choix d’enseignement de spécialité a démontré que la LLCA (Littérature et Langues et Cultures de l’Antiquité) latin et grec n’attirait pas forcément les catégories socio-professionnelles les plus hautes », soulignait-il, affirmant que des enseignants de latin et grec « s’investissent dans les zones d’éducation prioritaire, que ce soit en collèges ou en lycées, et les effets y sont très positifs notamment sur les compétences de lecture et d’écriture ».
Il s’inquiétait également de la baisse des dotations horaires des langues anciennes dans les établissements. Une inquiétude partagée par de nombreux enseignants depuis l’annonce de la mise en place des groupes de niveau, qui pourrait se faire au détriment des options déjà existantes et en particulier des langues anciennes.
Bonjour,
Les élèves ont déjà assez de choses à apprendre. Le latin ou le grec ne me paraissent absolument pas utiles au collège.
J’ai moi même détesté le grec, je n’y comprenais rien, qui nous a été imposé sur 1 trimestre au collège.
En fonction de l’orientation des élèves au lycée, cela pourrait peut-être être intéressant de rendre obligatoire ces 2 langues