Les syndicats enseignants du 93 réclament davantage de moyens pour les écoles de Seine-Saint-Denis. Image : Getty

« Pas de rentrée le 22 avril », c’est le titre du communiqué publié lundi 15 avril par l’intersyndicale FSU, CGT, SUD Éducation et CNT. Reçus au ministère de l’Éducation nationale par la ministre Nicole Belloubet en personne, les syndicats enseignants ont quitté cette réunion en colère. Ils accusent la ministre de ne prendre « aucun engagement en termes de moyens. »

Pour rappel, en décembre 2023, l’intersyndicale alertait déjà sur les importants problèmes d’effectifs et de moyens qui s’aggravaient dans les écoles du département, et sur les conditions de travail « très critiques » des personnels. Elle réclamait que « les moyens attribués à l’école dans le département soient immédiatement remis à niveau », car « la Seine-Saint-Denis est le plus pauvre de France hexagonale mais aussi le moins bien doté en matière d’éducation ».

Les syndicats enseignants de Seine-Saint-Denis appellent donc à une nouvelle grève le lundi 22 avril, jour de la rentrée scolaire après les vacances de printemps. Cet appel est lancé dans le premier et dans le second degré, et pourrait « s’avérer fortement suivi », d’après les organisations syndicales.

Le ministère s’engage à « poursuivre les efforts »

Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, le ministère de l’Éducation nationale a rappelé les investissements effectués par le gouvernement depuis 2017. Il s’est également engagé, sans toutefois fournir de chiffres ou de calendrier précis, à « poursuivre les efforts entrepris en Seine-Saint-Denis. »

La ministre veillera par ailleurs à ce que « la mise en place des groupes au collège à la rentrée 2024 », une mesure fortement contestée par les organisations syndicales, « fasse l’objet d’un suivi précis » explique le communiqué. 

« C’est plus que décevant, c’est même inquiétant, surtout après six semaines de mobilisation », a réagi Marie-Hélène Plard, co-secrétaire du FSU-SNUipp 93 relayée par Libération après la rencontre des syndicats avec Nicole Belloubet. « Le ministère ne prend pas la mesure du service public de l’éducation en Seine-Saint-Denis et de l’ampleur de la mobilisation », a-t-elle ajouté.