La rencontre entre les syndicats et Amélie Oudéa-Castera a tourné court lundi 15 janvier 2024. Image : Getty

Débuts compliqués pour Amélie Oudéa-Castéra à la tête du nouveau « super ministère » de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques. Dès sa nomination, la ministre s’est rendue dans un collège des Yvelines en compagnie de son prédécesseur, Gabriel Attal, qui assume désormais les fonctions de Premier ministre.

Interrogée sur la scolarisation de ses trois enfants au sein de l’établissement privé Stanislas, elle a évoqué « une frustration » et « les paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées » dans une école publique du VIᵉ arrondissement de Paris, l’école Littré.

« Elle a jeté le discrédit sur l’école »

Ces déclarations ont suscité des critiques véhémentes de la part des syndicats enseignants. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, a qualifié les propos de la ministre de « lunaires et provocateurs, contre le service public d’éducation et ses personnels, […] elle a tout simplement jeté le discrédit sur l’école publique alors même qu’elle en est la ministre. » Elle a ensuite ajouté sur France Info que « dès son premier jour, un fossé se creuse entre la ministre et les professeurs de l’enseignement public. »

Guislaine David, porte-parole du SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire, s’est elle aussi exprimée. Elle a expliqué que « si les remplacements n’étaient pas assurés à Littré, c’est parce qu’il y a eu des milliers de postes de remplaçants supprimés. »

Et les syndicats ont appelé à la grève dans un communiqué publié le 13 janvier pour dénoncer la « provocation » et le « mépris » de la ministre. Le Fnec-FP-FO, Fédération nationale de l’enseignement, de la culture et de la formation professionnelle, a de son côté dénoncé un « mépris insupportable » et appelle à « manifester sous les fenêtres » du ministère le 25 janvier. Pour rappel, le SNES et le FSU avaient déjà lancé un appel à la grève pour le 1er février

La rencontre avec les syndicats a tourné court

Suite à ces réactions, la ministre Amélie Oudéa-Castéra s’est exprimée auprès de l’Agence France Presse, exprimant des regrets pour avoir « pu blesser certains enseignants » de l’école publique par ses propos. Le Premier ministre, Gabriel Attal, a quant à lui dénoncé « l’hypocrisie » entourant la polémique lors d’un déplacement à Dijon, affirmant que la ministre s’était exprimée en toute transparence sur ses choix.

Annoncée dans le communiqué publié le 13 janvier, la rencontre prévue lundi 15 janvier entre le SNES, la FSU et Amélie Oudéa-Castera a tourné court. Sur X, la secrétaire générale du SNES Sophie Venetitay dénonce l’absence « d’engagements à traiter nos deux chantiers prioritaires : salaires et conditions de travail. » Les syndicats réclament désormais des excuses de la part de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale.