Capture d’écran site Public Sénat

Une politique menée « dans la précipitation », donnant l’impression de « naviguer à vue » : une mission d’information du Sénat dresse un bilan sévère de l’action de Jean-Michel Blanquer.

Une impression de « naviguer à vue »

Le rapport de la mission du Sénat portait sur six des grands chantiers menés par le ministre de l’Education nationale : « le lien entre école et société, l’abaissement de l’âge d’instruction à trois ans, le développement de l’école inclusive, la priorité donnée au primaire à travers les politiques de limitation des effectifs de la grande section au CE1, la réforme du lycée et l’attractivité du métier d’enseignant ».

Pour la plupart des réformes mises en œuvre, les sénateurs déplorent « une politique publique menée dans la précipitation, à la mise en œuvre mal accompagnée », donnant une impression de « ‘naviguer à vue’, de créer des ‘générations d’élèves cobayes’ ou de générer ‘une déception pour le personnel enseignant’ ».

« Seulement 4 % des PE considèrent que leur métier est valorisé »

Selon le rapport, c’est un sentiment de « défiance » qui prédomine après les cinq années de Jean-Michel Blanquer à l’Education nationale. Par exemple, « seulement 4 % des professeurs des écoles considèrent que leur métier est valorisé », et « la relation entre les personnels de l’Education nationale et leur ministre est fortement dégradée », note le rapport.

La mission formule également des propositions pour améliorer les choses. Elle demande notamment « la même célérité dans le suivi des dépôts de plainte des enseignants que pour d’autres personnes chargées d’une mission de service public ». Elle préconise également « d’introduire pour tous les élèves de première et de terminale un enseignement de mathématiques, pouvant prendre la forme de mathématiques appliquées ».

« L’école ne se porte pas mieux aujourd’hui qu’en 2017 »

Lors de la séance de questions au Gouvernement du 22 février, Jean-Michel Blanquer s’était déjà fait reprendre sur son action mitigée par le sénateur Max Brisson.

« Tous vos collègues ont été beaux joueurs, pas vous, a notamment lancé le député au ministre qui défendait son bilan. Promesse : donner la priorité à l’école primaire. Bilan : 28 % des élèves ont une maîtrise insuffisante des mathématiques. Promesse : redonner aux professeurs toute leur place dans la société. Bilan : 93 % des professeurs de collège estiment que leur profession n’est plus appréciée et 1 500 ont démissionné en 2021, a-t-il poursuivi.

Je sais que ce que vous disent les enseignants et les Français, du haut de votre gestion solitaire, vous ne voulez pas l’entendre. Et qu’est ce qu’ils vous disent ? Non, définitivement monsieur le ministre, l’école ne se porte pas mieux aujourd’hui qu’en 2017 ».