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Malgré une situation sanitaire qui continue de se dégrader en France, la fermeture des écoles n’est toujours pas d’actualité. Ce vendredi 26 mars, le ministre de l’Education a néanmoins annoncé un renforcement du protocole sanitaire dans les écoles des 19 départements les plus touchés par le Covid-19. Celui-ci prévoit la fermeture d’une classe dès la découverte d’un seul cas positif. Une mesure qui prend effet à partir de ce lundi 29 mars, de la maternelle au lycée.

Des chiffres de contaminations au plus haut

La classe devra ainsi fermer pendant 7 jours dès qu’un cas de Covid-19 y sera recensé. Auparavant, il fallait attendre que trois cas de Covid-19 soient déclarés dans une même classe avant de la fermer. « Cela va nécessairement signifier plus de fermetures de classes dans les prochains jours »a expliqué Jean-Michel Blanquer ce vendredi lors de sa conférence de presse. Des fermetures de classes déjà en nette progression selon le dernier bilan du ministère de l’Education. 3 256 classes ont été fermées cette semaine contre 2 018 sept jours plus tôt. Même constat pour les élèves testés positifs au Covid-19 : 21 183 élèves ont été contaminés cette semaine contre 15 484 la semaine passée. Le chiffre de contaminations le plus haut en milieu scolaire depuis septembre 2020.

« On va vider les établissements de leurs élèves »

Pour tenter de limiter les contaminations dans les écoles, tous les élèves de la classe seront désormais considérés comme cas contacts après la découverte d’un cas positif. Ils ne pourront retourner à l’école qu’après 7 jours d’isolement et un test de Covid négatif. Les parents qui ne peuvent pas télétravailler pour garder leur enfant pourront obtenir un arrêt de travail.

Une mesure relativement difficile à appliquer pour les directeurs d’établissements, à l’image de Bruno Bobkiewicz, proviseur à Vincennes et membre du SNPDEN : « au bout de quelques jours, on va être sur des sorties et des entrées permanentes. Ça va être très vite extrêmement compliqué à gérer et surtout, on va vider les établissements de leurs élèves », a-t-il expliqué sur Europe 1. Avant d’ajouter : « La situation risque d’être particulièrement compliquée au collège, car les familles doivent être prévenues avant que l’élève ne quitte l’établissement. »

Le remplacement des enseignants malades

Autre inquiétude : le remplacement des enseignants malades. Jean-Michel Blanquer a effectivement évoqué ce vendredi un renforcement des « moyens de remplacement » des enseignants malades. « Où va-t-il les trouver ? » s’est interrogée Frédérique Rolet, secrétaire générale du syndicat Snes-FSU sur franceinfo. « Il est très difficile de recruter en ce moment » notamment pour sept à dix jours seulement, a réagi de son côté Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU.

Les cantines resteront bien ouvertes

Autre point : les cantines scolaires. Pourtant considérées comme « le maillon faible dans la journée de l’élève » selon le ministre de l’Education, elles resteront bien « ouvertes », a-t-il déclaré ce vendredi. « Pour beaucoup d’enfants », la cantine est « le seul moyen de faire un repas équilibré dans la journée », avait-il reconnu.
Le 18 mars, le gouvernement avait aussi annoncé de nouvelles mesures pour l’école dont la généralisation de la demi-jauge en lycée et la reprise normale des cours d’EPS au gymnase et à la piscine. Les collèges ne bénéficient, quant à eux, toujours pas de la demi-jauge, pourtant réclamée par les syndicats.

« La fermeture complète des écoles ne saurait être un tabou »

Pour l’heure, la fermeture des écoles pour lutter contre l’épidémie n’est toujours pas prévue et ne sera envisagée qu’en « dernier recours », avait annoncé Gabriel Attal le 17 mars. Emmanuel Macron a, lui aussi, affirmé ce dimanche 28 mars au JDD que la fermeture des écoles « doit demeurer un dernier recours et une mesure limitée au maximum dans le temps ». Il a néanmoins déclaré que « la fermeture complète des écoles ne saurait être un tabou », laissant ainsi ouvert la porte à cette éventualité.