Capture d’écran vidéo Europe 1

Décaler la rentrée de janvier 2021 « n’aurait servi à rien », affirmait mardi 5 janvier Jean-Michel Blanquer dans une interview accordée à Europe 1. Le ministre de l’Education nationale, critiqué pour avoir maintenu la reprise des cours le 4 janvier malgré la situation sanitaire, y défendait ce « choix éducatif et social, qu’on peut appeler politique ».

Un taux de contamination « très contenu »

« Il ne faut pas d’emblée priver les enfants d’école alors que c’est quelque chose d’essentiel, simplement parce que l’on aurait des interrogations qui sont très discutables », a estimé Jean-Michel Blanquer. Syndicats, parents et scientifiques étaient en effet nombreux à s’inquiéter, la semaine dernière, de la réouverture des écoles après les fêtes de fin d’année, et à demander le décalage de la rentrée comme cela a été décidé ailleurs en Europe.

« Je pense que cela n’aurait servi à rien » de reporter la rentrée, indiquait le ministre. C’était d’ailleurs, pour lui, « assez paradoxal comme argument », ajoutant : « En réalité, on a vu que le risque de contamination est souvent beaucoup plus fort en dehors du cercle scolaire ».

En effet, « un protocole sanitaire strict » a été élaboré, « beaucoup plus strict que dans la plupart des pays, particulièrement l’Angleterre », a-t-il expliqué. « Je rappelle que nous avions réussi, de septembre à décembre, à ce que le taux de contamination soit très contenu, puisque nous étions à environ 0,3 % au moment du départ en vacances ».

« La bonne décision a été prise »

Pour Jean-Michel Blanquer, « certains font les Cassandre à chaque retour de vacances ». Il s’est félicité des décisions prises lors des précédentes rentrées de l’année. « Je me souviens des observations que j’avais avant la rentrée scolaire de septembre, si j’avais écouté certains, on aurait là aussi reporté, et la bonne décision a été prise, faire la rentrée à l’heure », a-t-il rappelé.

Quant à l’autorisation de ne pas aller en cours les derniers jours avant les vacances, ce n’était « pas plus qu’une tolérance pour les familles qui avaient une personne particulièrement vulnérable en leur sein et qui voulaient une forme d’extrême prudence ».

Un confinement extrêmement dur en vue

Pourtant, mardi 5 janvier sur LCI, le professeur Gilbert Deray, chef du service de néphrologie à la Pitié-Salpêtrière, estimait que la reprise des écoles était l’un des « marqueurs inquiétants » pour la situation sanitaire de la France dans les prochaines semaines.

Et ce matin, mercredi 6 janvier, Axel Kahn, généticien et Président de la Ligue contre le cancer, se montrait encore plus pessimiste au micro de Radio Classique : un confinement « à la fin du mois avec la fermeture des écoles » est à prévoir, et ce sera un « confinement extrêmement dur, à l’image du premier » prévient-il.