Le ministère de l’Education nationale a annoncé des mesures en faveur des directrices et directeurs d’école le 7 décembre dernier. Les deux points principaux : l’amélioration des décharges de direction, et la revalorisation de leurs indemnités.

Quelques jours plus tard, le SNUipp-FSU demandait aux enseignants et personnels de direction leur retour sur ces mesures. Près de 7000 personnels ont depuis répondu à l’enquête, dont 83% de directrices et directeurs d’école. Le résultat a été publié cette semaine dans un communiqué : les mesures sont jugées insatisfaisantes par la majorité d’entre eux.

Une insatisfaction globale

Les premiers chiffres parlent d’eux-mêmes. 0,47% des répondants seulement estiment que les annonces ministérielles répondent à leurs attentes. 45,73% estiment qu’elles n’y répondent pas du tout.

Les 648 postes consacrés aux décharges de direction – décharges des missions d’enseignement, qui permettent de se consacrer aux missions de direction – ne semblent pas avoir convaincu. En effet, des modalités de répartition de ces postes, il ressort que seulement 38% des écoles sur les 44 262 existantes seront concernées par cette amélioration. 72% des interrogés considèrent cette proposition du ministère comme ne répondant pas du tout ou pas vraiment à leurs attentes.

Concernant la revalorisation, une indemnité annuelle de 450 euros sera attribuée à tous les directeurs d’écoles. Sur ce point, le gouvernement a privilégié le scénario demandé par les organisations syndicales. Pourtant, le sondage du SNUipp-FSU révèle que cette mesure ne répond que partiellement aux attentes pour 31 % des personnes ayant répondu. Le syndicat s’était exprimé sur le montant de la prime au moment du lancement de son enquête : « on ne peut que constater l’insuffisance de la revalorisation ».

Au sujet des deux jours de formation accordés aux directeurs d’écoles, le jugement est un peu moins sévère, avec 38% des répondants considérant la mesure partiellement ou complètement satisfaisante. Le SNUipp-FSU souligne cependant que ce temps de formation est réparti « de manière inégale selon les départements ».

Un soutien administratif insuffisant

Le ministère a prévu de mettre en place une « aide administrative et au fonctionnement » essentiellement fondée sur des services civiques. A la rentrée, le gouvernement avait lancé des mesures comprenant l’arrivée d’étudiants en apprentissage, de futurs personnels d’éducation en pré-professionnalisation, mais surtout de 12 500 jeunes en contrat civique. Ces emplois censés apporter une aide administrative aux écoles ne convainquent pas la profession : 88% des répondants se disent insatisfaits par ce recours massif aux services civiques.

A ce sujet, le syndicat a déclaré :

« La création de ces emplois considérés par l’ensemble des directrices et directeurs comme indispensables au bon fonctionnement du service public d’éducation doit s’inscrire dans un statut stable et pérenne. »