Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a souvent répété que le confinement favorisait le décrochage scolaire. Dans un document publié en août, la direction générale du Trésor lui donne raison. Selon l’administration, l’école à distance et ses dispositifs « obèrent davantage les chances de réussite à long-terme des élèves issus de milieux défavorisés ».

9% des ados n’ont pas accès à un ordinateur

L’accroissement des difficultés scolaires des plus défavorisés pendant le confinement est bien sûr lié, notamment, à leur niveau d’équipement informatique. « En France, seulement 64 % des foyers à bas revenus disposeraient d’un ordinateur (contre 92 % pour les hauts revenus), et 9 % de l’ensemble des adolescents n’y auraient pas du tout accès », souligne ainsi le document.

La direction générale du Trésor relève également que les capacités d’accompagnement des familles pour l’école à la maison sont inégales. Par exemple, en matière de « temps disponible, niveau d’éducation », ou encore de « culture numérique ». Et, souligne l’administration, « plusieurs études ont déjà souligné l’impact des fermetures d’école sur l’éducation des élèves modestes, dont les parents peuvent mobiliser moins de ressources propices au développement du capital humain ».

Des effets durables sur « les futurs salaires des jeunes adultes »

Enfin, comme le faisait remarquer Jean-Michel Blanquer, l’administration affirme que « les déscolarisations pourraient s’être multipliés durant le confinement, favorisées par le stress accru, le manque de contacts avec les enseignants et les pairs et la perte de motivation ».

Ce qui pourrait avoir des conséquences à long terme. « De longues périodes d’inactivité (professionnelle ou scolaire) auraient des effets durables sur les débouchés et les futurs salaires des jeunes adultes », souligne-t-elle ainsi.