Hélène Bodi

Pouvez-vous vous présenter ?

Je développe la mission scolaire du festival Pariscience depuis 6 ans et j’en définis également, cette année, la programmation.

Quel est le grand thème cette année pour les scolaires ?

Nous tentons d’aborder une grande diversité de sujets pour les scolaires, à la fois pour présenter la richesse des formats du documentaire scientifique mais aussi pour proposer au jeune public de réfléchir sur un large spectre de problématiques science-société. Cette année, on va ainsi parler médecine, microbiote, développement durable, débris spatiaux, vie extraterrestre… et une thématique se démarque : celle de la biodiversité.

Pourquoi ce thème ?

Car il nous paraît essentiel à aborder, notamment avec les jeunes générations. Derrière cette thématique en effet, de nombreuses questions se posent : celle de la cohabitation entre l’Homme et la nature, le rôle des êtres humains dans la protection des espèces avec lesquelles il cohabite sur Terre… C’est notre rapport à l’animal que l’on souhaite notamment questionner. Certains films que nous avons sélectionnés traitent de différentes espèces (serpents, lapins, loups, chèvres, visons…) et questionnent les représentations que nous avons de ces animaux pour tenter de déconstruire certaines croyances et reconstruire, ensemble, une nouvelle manière de penser notre rapport au sauvage.

Cette thématique est traitée de manière très variée dans les films. On aborde ainsi une diversité de réflexions, qui vont d’observations de terrain et de raisonnements très concrets jusqu’à des interrogations philosophiques – essentielles, selon nous, dans notre rapport aux sciences et à la recherche.

Quels seront les temps forts cette année pour les enseignants et leurs classes ?

Affiche festival Pariscience

Toutes les séances sont des temps forts ! (rires) Chaque projection de film étant suivie d’une rencontre entre le public, les équipes des films et des experts scientifiques, on assiste, à chaque fois, à des moments uniques : très vivants et curieux avec les plus jeunes, toujours très surprenants et stimulants grâce aux réflexions dont les élèves font preuve.

Nous mettons l’accent sur ces temps d’échange. Nous proposons une séance de découverte des métiers de l’audiovisuel depuis deux ans : « Les Coulisses du petit écran et du documentaire scientifique ». Elle a beaucoup de succès, et nous avons donc décidé d’ouvrir une deuxième séance cette année. Cette séance permet aux élèves de découvrir le quotidien de plusieurs professionnels (producteurs, réalisateurs, diffuseurs de documentaires scientifiques…) mais ce n’est pas tout ! Nous proposons à chaque classe participante de venir, à la séance, avec une idée de documentaire scientifique. Des volontaires de chaque classe présentent ainsi leurs idées devant les professionnels qui réagissent en direct. On a toujours de très belles surprises !

Cette année, nous mettons aussi l’accent sur des formats courts pour les plus petits. Ainsi, nous projetterons plusieurs épisodes de la série d’animation naturaliste « Bonjour le monde ! » d’Éric Serre et Anne-Lise Koehler. L’avantage de ce format (en plus d’être beau et adapté), c’est qu’il nous permet de créer des séances riches en contenu audiovisuel mais aussi rythmées, grâce au format court, entre visionnage des épisodes et moments d’échange avec les intervenants.

Enfin, l’un des temps forts du festival, scolaire et grand public, est la cérémonie de remise des prix. C’est lors de la cérémonie de clôture que sont remis les prix aux lauréats des différentes compétitions. Des élèves volontaires des classes jurys Collégiens et Lycéens remettront ainsi, aux côtés du CNES, de la Région Île-de-France et du Synchrotron Soleil, deux prix : le Prix « Innovation » des Collégiens et le Prix des Lycéens.

Des nouveautés par rapport à l’édition précédente ?

Cette année, et j’en suis ravie, nous aurons davantage de séances scolaires à Pariscience. 21 séances se tiendront ainsi à l’Institut de physique du globe de Paris. Pour tenter de répondre au mieux aux demandes, nous accordons une place plus importante aux programmes pour les plus petits. Nous organiserons également deux séances de reprojection. Une fois les inscriptions ouvertes, certaines séances se retrouvent vite complètes. Nous souhaitons donc reprojeter deux films qui auront été très demandés, afin de pouvoir accueillir un plus grand nombre d’élèves et d’enseignants.

Comme je le disais auparavant, nous mettons l’accent sur le format court. Pour les petits mais aussi pour les plus grands. Des courts métrages d’animation seront ainsi proposés en avant-programme des films en compétition Lycéens, pour aborder, sous un autre angle, les thématiques proposées.

Nous consacrerons également une séance à l’histoire des sciences. Destinée à un public de lycéens, nous proposons une plongée dans la 2nde Guerre Mondiale à travers le film « Le IIIème Reich n’aura pas la bombe » de Nicolas Jallot. Ce documentaire révèle notamment le rôle des scientifiques en temps de guerre, ici, dans la course à l’eau lourde, indispensable pour avancer dans les recherches sur le nucléaire. On y découvre la naissance du CNRS, la participation des scientifiques dans la résistance. Je vous parlais de l’importance de la réflexion philosophique mais penser le monde grâce à l’histoire et notamment l’histoire des sciences nous paraît tout aussi important pour aiguiser les consciences.

Enfin, nous avons la chance de pouvoir développer certaines collaborations avec nos partenaires qui vont nous permettre de proposer un accompagnement plus poussé auprès des enseignants et de mettre à disposition des ressources, notamment audiovisuelles, pour développer les thématiques abordées au festival.

 

Article publié le 30 août, mis à jour le 10 octobre