Vous avez récemment publié un nouveau numéro de la revue TDC intitulé « Les monstres : impossibles possibles ». De quoi traite-t-il ? 

Bimestrielle, la revue TDC est portée par le réseau Canopé. Ce dernier numéro amène le lecteur à se pencher sur la notion de monstre. Dès les premières pages, on peut y lire une interview de Laurent Lemire, journaliste et auteur du livre « Monstres et Monstruosités ». Un ouvrage qui revient sur les figures du monstre et nous révèle que la monstruosité n’est pas obligatoirement synonyme de créatures difformes et inhumaines. Un peu plus loin dans la revue, nous traitons la figure du monstre selon 4 disciplines : l’histoire, les lettres, les sciences et les arts. En lettres, par exemple, on s’intéresse à la figure monstrueuse dans l’œuvre théâtrale romanesque de Victor Hugo. En arts, aux costumes de scènes ou à la monstruosité de la voix à l’opéra. En sciences, on se penche par exemple sur la question du transhumanisme et en histoire sur la représentation des gueules cassées.
Ce nouveau numéro amène concrètement le lecteur à réfléchir sur le regard que nous portons sur l’altérité et nous interroge sur les représentations du monstre.

Pour aller plus loin, nous proposons des modules en ligne avec un focus pédagogique sur la thématique des monstres mais également un focus sur le diable amoureux de Jacques Cazotte.

Pourquoi un tel sujet ?

Par le prisme de la figure de la monstruosité, nous pouvons aborder des thématiques beaucoup plus quotidiennes et extraordinaires. Nous regroupons des questions actuelles autour de la différence, de l’acceptation, de la tolérance et de l’appréhension. Par ailleurs, le fait de traiter un sujet par le biais d’une figure monstrueuse permet de capter plus favorablement l’intérêt des élèves. Mais aussi, de leur faire comprendre comment nous pouvons construire la figure de la monstruosité dans un discours.

A qui s’adresse-t-il principalement ?

Comme tous les numéros de TDC, la cible est clairement les enseignants du secondaire. Néanmoins, ce dernier numéro est plus axé lycée car les articles sont plus techniques et complexes. D’ailleurs, nous travaillons actuellement à une simplification de la formule et des angles d’attaque afin que la revue soit facilement réutilisable dans les classes de collège.

Nous espérons vivement que les enseignants pourront y extraire des informations pour dynamiser leur cours et captiver les élèves.

Justement, qu’apporte cette revue aux enseignants et aux élèves ? Comment peuvent-ils l’utiliser en classe ?

La version numérique du numéro est beaucoup plus adaptée pour être utilisée en classe. Elle met de nombreuses iconographies à disposition des enseignants et des élèves.

Sur le portail TDC, nous disposons de contenus qui peuvent créer des démarrages de cours ou des supports à utiliser en classe. Par exemple : des archives philosophiques qui montrent comment envisager et traiter la question du monstre à travers les années ainsi que l’évolution de la pensée : qu’est-ce qui nous faisait peur il y a 50 ans ? Qu’est-ce qui nous fait peur aujourd’hui ? Est-ce les mêmes peurs et incompréhensions ? L’interview du journaliste et auteur, Laurent Lemire, peut également être diffusée en classe et faire l’objet d’une discussion ouverte sous l’encadrement de l’enseignant.

Avez-vous eu des retours d’enseignants sur ce numéro ?

D’une manière générale, nous avons toujours eu un lectorat fidèle malgré nos différents changements de maquettes et de formules. Ils apprécient notamment le point de vue pluridisciplinaire de la revue. Ça leur permet de s’ouvrir à d’autres matières et de faire des parallèles avec ce que peuvent traiter leurs collègues. Concrètement, cette revue est un peu considérée comme une boîte à idées pour créer leurs propres cours.
Par ailleurs, dans un contexte où la presse papier est mise à rude épreuve, TDC reste l’une des seules revues destinées exclusivement à l’enseignant. Donc forcément, elle est appréciée !

Enfin, à titre d’information, le prochain numéro de TDC sera consacré à l’Italie dans le cadre de notre partenariat avec les rendez-vous de l’Histoire de Blois.