© Getty Images

L’éducation est un point essentiel du quinquennat. Depuis l’instauration des premières mesures que le président évoquait déjà en campagne (scolarisation dès 3 ans et dédoublement des CP et des CE en réseau d’éducation prioritaire), Emmanuel Macron ne cesse de donner la priorité à l’école primaire. Le point sur ses dernières annonces et les précisions du ministère de l’Education nationale.

Plus aucune fermeture d’école

Dès la prochaine rentrée et jusqu’à la fin du quinquennat, « plus aucune fermeture d’école n’aura lieu sans l’accord du maire » a ainsi déclaré le président lors de sa conférence de presse. Des propos confirmés par Jean-Michel Blanquer samedi 27 avril, au micro de FranceInfo : « nous ne fermerons pas d’école primaire ». « Cette année, nous allions en fermer 186, et nous allons, école par école, regarder avec les maires concernés si nous la fermons réellement, et ce dès septembre prochain » précise le ministre de l’Éducation nationale.  Entre 2014 et 2018, « les ouvertures et fermetures d’écoles ont conduit à une diminution d’environ 2 000 écoles » rappelle pour sa part le site du ministère de l’éducation nationale. La rentrée de septembre 2019 marquera « une première inflexion significative » des fermetures d’écoles.

Cependant, pour des raisons  » d’équité territoriale », des classes pourront être fermées en fonction des besoins. Dès la semaine prochaine, les recteurs et DASEN devront d’ailleurs réétudier le cas des 186 fermetures d’écoles envisagées, dont 81 en milieu rural.

Dédoublement des grandes sections de maternelle en REP et REP+

Pour poursuivre « la réussite des élèves » en CP et CE1 dédoublés, Emmanuel Macron souhaite étendre cette mesure, initiée en septembre 2017, aux classes de grande section de maternelle en éducation prioritaire dès la rentrée 2020. Le dédoublement des classes, mesure éducative phare du gouvernement, a d’abord concerné 2 200 classes de CP de REP+, avant d’être étendu en septembre dernier à 3 200 classes de CP de REP et 1 500 classes de CE1 en REP+.

Cette extension aux classes de grande section « bénéficiera à environ 150 000 élèves de REP et REP+, et se traduira par la création d’environ 6 000 classes supplémentaires » précise le ministère de l’Éducation nationale.

Des classes à 24 élèves en grande section de maternelle, en CP et en CE1

Aujourd’hui, 52 800 classes intégrant des élèves de grande section, CP et CE1 ont des effectifs supérieurs à 24 élèves, soit environ 38 % du total des classes de ces niveaux (soit environ 140 000 élèves). Les premières classes qui bénéficieront de ce plafonnement à 24 élèves seront d’abord les grandes sections de maternelle et les CP et CE1 accueillant les plus forts effectifs. Ce plafonnement des effectifs par classe se traduira également par la création d’environ 3 000 à 5 000 classes supplémentaires d’après le ministère.

Le fait de ne pas fermer les écoles primaires, le fait de dédoubler les grandes sections en réseau d’éducation prioritaire et garantir qu’on ne dépassera plus 24 élèves par classe entre la grande section et le CE1 nécessite de recruter. Jean-Michel Blanquer sur FranceInfo

Pour parvenir à ces nouveaux objectifs d’ici la fin du quinquennat, il faudra recruter des enseignants. Pour certains syndicats, plaidant pour une limite de 24 enfants par classe dans tout l’enseignement primaire, cette réforme « ne doit pas se faire à moyens constants, au risque de surcharger les autres niveaux, mais par des recrutements de professeurs dûment formés », comme l’expliquait Francette Popineau du Snuipp-FSU ce samedi 27 avril sur FranceInfo.  Inquiète, elle a ajouté : « on a calculé que l’abaissement à 24 touche 35 000 classes. Donc là, il faut effectivement à minima 2 000 postes supplémentaires. On est plutôt même un peu inquiets, parce qu’en cette rentrée 2019, s’il n’y a pas de rallonge de postes, il n’y a aucune possibilité de dédoubler les grandes sections et d’arriver à 24 élèves par classe pour les grandes sections, les CP et les CE1« .

Les annonces faites par Emmanuel Macron et détaillées par Jean-Michel Blanquer en faveur du 1er degré laissent prévoir de nombreux changements pour la rentrée de septembre 2019. Reste à savoir si la revalorisation de la profession des enseignants, souhaitée par le président, s’accompagnera de création de postes.