Passionnés de voyage, Stéphane Ollagnier et Hélène Saintobert ont réalisé un tour du monde. Avec leur réseau social privé et sécurisé United Schools Project, ils ont mis en relation des écoles des pays visités. Stéphane Ollagnier se prête au jeu des questions pour tout raconter.

Comment vous est venue l’idée de connecter les écoles du monde à travers vos voyages ?

Avec Hélène, ma compagne, nous avions plein de questions en tête avant de partir faire notre tour du monde : comment mieux consommer, comment agir en tant que citoyen ?  Nous nous sommes dit, certes le voyage nous tente en tant qu’aventurier dans l’âme, mais nous ne voulions pas faire un voyage seulement touristique, nous voulions y donner du sens. C’est à ce moment-là que nous avons commencé à réfléchir à un projet qui puisse être un fil conducteur.

Dès la réflexion du projet, nous sommes allés au rectorat de l’académie de Dijon. Ils nous ont tout de suite accompagnés et nous avons co-construit le projet autour d’une question : à quelle tranche d’âge s’adresser ? Ils nous ont répondu qu’il valait mieux se focaliser sur des enfants du cycle 2 et 3, à savoir du CP à la 6ème, parce qu’ils sont à un âge où ils sont très curieux, où ils commencent à s’ouvrir aux autres, au monde, et à pratiquer des langues et à utiliser l’outil numérique. Notre réseau qui était naissant devait donc leur correspondre et leur parler.

Qu’est-ce que United Schools ?

United Schools, c’est d’abord une association loi 1901, créée le 1er avril 2017. C’est dans le cadre de cette association que le réseau social entre les écoles du monde United Schools Project –que nous voulions simple d’utilisation et sécurisé- est né. Aujourd’hui ce sont 21 écoles qui sont connectées à travers 10 pays différents : en France (dont une école à Mayotte), au Vietnam, au Laos, au Cambodge, en Nouvelle-Zélande, au Chili, au Pérou, en Bolivie, en Afrique du Sud, et en Tunisie.

Comment fonctionne votre réseau social concrètement ?

L’enseignant a un identifiant et un mot de passe, il se connecte à la plateforme, et là il a deux possibilités : soit diffuser des contenus et des ressources préparés au préalable avec ses élèves. Cela peut être sous forme de vidéos, de photos, de chants, de dessins. Soit consulter les contenus publiés sur le réseau social, en lien avec les thématiques d’intérêt et de travail du moment de sa classe.

Quel autre usage pédagogique permet United Schools ?

Les deux axes principaux développés autour du réseau social sont le vivre ensemble et la préservation de la planète. Donc avec United Schools, on aide à aller vers l’autre, à découvrir d’autres cultures. Pour ce qui est de l’écocitoyenneté, on essaye d’interroger les élèves : qu’est-ce qui à mon niveau, dans mon entourage, dans mon école, dans ma ville, se fait de bien pour la planète ? Et qu’est-ce que je peux partager ?

Les élèves avec leurs professeurs réfléchissent à des actions concrètes pour l’environnement, afin de les diffuser au reste du monde grâce à notre réseau social. Il faut que leurs initiatives ne restent pas qu’au niveau local et donnent des idées à d’autres écoles. Sur les 17 grands objectifs de développement durable des Nations Unies, United Schools répond à 2 engagements qui sont : le respect de l’environnement et l’éducation. Nous pensons vraiment que les jeunes ont leur mot à dire pour l’avenir de la planète. Ce sont eux qui, aujourd’hui, peuvent mener des actions pour aller dans le bon sens demain.

Quel avenir envisagez-vous ?

Nous souhaitons qu’à la fin de l’année 2019, il y ait au moins 100 écoles connectées grâce au réseau United Schools. Et disons dans 3 ans, que des dizaines de milliers de classes utilisent l’outil en France et dans le monde. Pour cela, nous allons continuer à convaincre les centres éducatifs et les têtes de réseau d’éducation dans les pays. Nos voyages ont été l’occasion de créer des ponts entre les écoles et les professeurs dans le monde.

Un mot sur l’hymne United Schools ?

Chaque classe inscrite sur le réseau United Schools écrit un couplet de l’hymne. Dans leur langue les élèves doivent réaliser 20 secondes en musique. Ainsi, chaque école participant apporte sa pierre à l’édifice. Le tout est sous-titré en anglais pour pouvoir être compris par tous.