Initié le vendredi 30 novembre, le mouvement de contestation des lycéens ne faiblit pas. En quelques jours, ce mouvement est monté en puissance, et entre manifestations, blocages et heurts, la mobilisation a pris de l’ampleur. Jeudi 7 décembre, environ 280 lycées et collèges étaient perturbés, donc 45 bloqués. Le point sur la mobilisation de ce jour à la veille d’une grande mobilisation nationale.

La vidéo choquante de dizaines de lycéens agenouillés les mains sur la tête et en rang, avant d’être interpellés à Mantes-la Jolie a fait réagir. Outre le ministre de l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer qui s’est dit « choqué », Benoît Hamon dans un tweet dénonçait une « scène glaçante », le député de La France insoumise Eric Coquerel évoquait lui une « violence inacceptable et humiliante », et Cécile Duflot des scènes « intolérables ». Par ailleurs, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, annonce dans un communiqué ouvrir une enquête.

Les associations de parents d’élèves FCPE et PEEP indignées par de telles images, ont été reçues par le ministre ce matin à 10 heures. La FCPE appelle d’ailleurs les parents à être « aux côtés des lycéens pour éviter les dérapages et garantir leur droit de manifester et de s’exprimer dans le calme » et rappelle que de nombreux lycéens ont été blessés voire hospitalisés depuis le début de la mobilisation. Le SNPDEN, souhaite renouer le dialogue et déclare que le mouvement étudiant  » ne peut pas se traduire par des actions bloquantes, voire violentes. »

Malgré l’appel au calme, la tension ne semble pas redescendre et les jeunes, plus déterminés que jamais, poursuivent les blocages. A l’image des lycéens de Douai, où déjà près du lycée Edmond -Labbé, des feux de poubelle ont eu lieu. Même chose au lycée François-Villon, porte de Vanves à Paris. A Rézé, près de Nantes, des incidents devant le lycée Jean Perrin Goussier ont été recensés. A Montbélliard (Doubs), la ville est particulièrement touchée par les manifestations qui concernent tous les lycées de la ville.  Des tensions ont aussi eu lieu à Saint-Etienne où, comme le rapporte France Bleu : « des dizaines de lycéens se sont rassemblés devant les lycées Etienne Mimard, Claude Fauriel et Benoît Charvet. » Enfin, en Seine-Saint-Denis, 31 établissements sont concernés par ces manifestations. La situation reste notamment très tendue à Aubervilliers, comme le rapporte Lefigaro.fr.


Des incidents en marge de ces manifestations lycéennes ont eu lieu, notamment au lycée Freyssinet de Saint-Brieuc, où un surveillant à été blessé par un groupe de casseurs. À Mulhouse, c’est un policer qui a été renversé en marge d’une manifestation lycéenne.

La « fièvre jeune » se propage aussi aux facultés

À Paris-I, le site de Tolbiac est complètement fermé. D’après la direction de l’établissement, « les conditions ne permettent pas d’assurer la sécurité des étudiants à tous les étages » comme le rapporte Aef. Les étudiants de l’université ont prévu de manifester avec des lycéens afin de préparer la mobilisation de samedi, et appellent à rejoindre le mouvement des « gilets jaunes ».

À Nanterre, le principe « d’un blocage des bâtiments de l’université à partir de lundi 10 décembre » a été voté à l’unanimité. À Rennes, après une manifestation qui a réuni environ 400 étudiants hier, l’AG a aussi été le moment de voter le blocage du campus de Rennes-II. Le campus du Tertre à Nantes a été bloqué tôt ce matin, une assemblé générale suspend « l’ensemble des activités pédagogiques, scientifiques et administratives se déroulant sur le campus, du vendredi 7 décembre 2018 au lundi 10 décembre 14 heures. » L’université Lyon 2 annonce aussi la fermeture des campus

En revanche, si aucun blocage n’a été voté ni signalé à Bordeaux- Montaigne ou Toulouse II, d’autres manifestations sont en cours à Clermont-Ferrand, Montluçon, Vichy, Montpellier, Hénin Beaumont, Tours, Tourcoing, et Limoges.

Enfin, depuis quelques heures, de nombreux soutiens sont apportés aux 151 lycéens interpellés de Mantes-la Jolie, à Dijon et Montreuil par exemple, les manifestants se sont agenouillés, mains derrière la tête.

 

Depuis le début de la semaine, on dénombre entre  200 à 300 lycées bloqués totalement ou partiellement. Face à la violence de certaines manifestations, la Conférence des présidents d’université appellent au calme et au débat démocratique.

 

Article publié à 15h10, mis à jour à 17h20