Près de 50 000 élèves en situation d’handicap n’avaient pas d’accompagnants à la rentrée 2025. Image : Getty

Près de 50 000 élèves en situation de handicap n’avaient pas d’accompagnants à la rentrée 2025. Ce chiffre a été révélé mardi 28 octobre 2025 à France Inter, et provient d’un rapport de la direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO). C’est Sébastien Saint-Pasteur, député rapporteur de la commission d’enquête sur les défaillances de prises en charge du handicap et de la santé mentale, qui a transmis l’information. Selon ce dernier, ce serait le manque de transparence qui aurait motivé son action. Les chiffres de ce rapport étaient jusque-là tenus confidentiels.

Ce jeudi 30 octobre, Edouard Geffray a donc été auditionné par la commission d’enquête. Il a décrit une situation inquiétante, mais qui tendait à s’améliorer. Selon lui, le chiffre est descendu à 42 000 (élèves en situation d’handicap sans accompagnants) avant les vacances de la Toussaint.

Une situation qui ne s’améliore pas

La situation se dégrade d’une année à l’autre. À la rentrée 2025, 48 726 enfants n’étaient pas pris en charge par un AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap) sur 352 000 élèves dans le besoin. En 2024, ils étaient 36 186, ce qui représente une hausse de 35% par rapport à l’année précédente.

Le problème se trouve également au niveau de la répartition des AESH, il y a une forte disparité territoriale. Par exemple, dans l’Oise, plus de 1 000 enfants en situation de handicap sont en attente d’accompagnants scolaires, c’est sept fois plus que dans les Pyrénées-Atlantiques. Ce manque d’AESH s’inscrit dans un problème plus général au sein de l’Éducation nationale, à savoir le manque de personnel dans les établissements.

L’attractivité du métier d’AESH est en crise

Le manque d’accompagnants peut s’expliquer de différentes manières. Interrogée par faire-face, Bénédicte Kail, conseillère nationale éducation et familles d’APF France handicap, souligne que les défis liés aux AESH s’inscrivent « dans une réforme scolaire plus large ». Elle déclare vouloir dépasser le modèle centré sur les AESH en renforçant la formation des enseignants. Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée de l’autonomie et des personnes handicapées, partage cet engagement. Elle affirme être « pleinement déterminée à mieux coordonner les réponses éducatives et médico-sociales pour qu’une solution adaptée soit accessible à chaque élève ».

De son côté, la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques dénonce dans un communiqué le manque d’attractivité de la profession. Selon elle, il est causé par de nombreux facteurs. Parmi ces facteurs, on trouve la pénibilité des conditions de travail des AESH, marquée par une augmentation des risques psychosociaux, des arrêts de travail et des démissions. Enfin, la CFDT déclare que la reconnaissance du métier d’AESH reste insuffisante, avec des formations dégradées, un accès rare au travail à temps plein et des salaires très bas.

Déjà, en septembre dernier, le président de l’UNAPEI avait été interrogé par la même commission d’enquête. Il avait dénoncé le non-respect des droits des personnes en situation de handicap et de leurs familles. Il avait également déploré le manque de moyens financiers, déclarant que les associations devaient être soutenues. Selon lui, elles jouent un rôle essentiel dans « la capacité d’innovation et pour la société dans son ensemble ».