
Le SNEP-FSU a tenu sa conférence de presse de rentrée ce mercredi 17 septembre 2025. L’occasion pour le syndicat de faire le point sur l’état de l’EPS et de rappeler l’importance de préserver la qualité de cet enseignement au sein des établissements scolaires.
Une rentrée sous tension
Le syndicat a dressé un constat alarmant : l’EPS est confrontée à des défis majeurs cette année. Il a notamment souligné que « l’EPS n’a pas reçu l’héritage promis par le président Emmanuel Macron lors des JOP 2024 », malgré les engagements officiels. Cette situation se traduit par un manque criant d’équipements sportifs, une baisse du nombre de licenciés chez les jeunes en raison de la réduction du périmètre d’éligibilité du Pass’Sport, et une augmentation du nombre de noyades, conséquence directe de l’absence d’un enseignement systématique de la natation à l’école. Le SNEP-FSU estime qu’il conviendrait de construire 1 000 piscines sur 5 ans. Aujourd’hui, « l’enseignement de la natation est fortement dégradé ! », alerte le syndicat.
À la rentrée 2025, un état des lieux de l’EPS a été réalisé : le syndicat note 1235 heures d’EPS hebdomadaires non assurées sur 1 200 établissements. Ainsi, dans 9 % des établissements, il manquait un enseignant d’EPS à la rentrée. Le SNEP-FSU a aussi dénoncé des effectifs trop élevés dans les classes, qui rendent difficiles un suivi pédagogique de qualité et limitent l’accès de chaque élève à une véritable pratique sportive. Actuellement, on note « plus de 28 à 30 élèves en collège, quand il en faudrait 24, plus de 30 en LP ou de 35 en lycée GT ».
4 heures d’EPS : une revendication majeure
Lors de sa conférence de rentrée, le SNEP-FSU s’est aussi appuyé sur son rapport « EPS et équipements sportifs : un bilan post-olympique alarmant », publié en juin dernier. Celui-ci révèle que plus de 80% des gymnases nécessitent une rénovation urgente et qu’environ 14% des collèges, soit près de 450 000 élèves, n’ont pas accès à une piscine. Le syndicat insiste : sans investissements massifs, l’héritage des Jeux restera un mirage et l’inégalité d’accès au sport perdurera.
Autre point important : la revendication des 4 heures d’EPS hebdomadaires pour tous les élèves. Actuellement, la majorité des collégiens et lycéens n’ont que 2 heures d’EPS par semaine, parfois 3, ce qui est jugé insuffisant par le syndicat. Une généralisation des 4 heures comme seuil minimal obligatoire est demandé par le syndicat afin de garantir à tous les élèves une pratique sportive régulière, bénéfique pour la santé et la réussite scolaire.
Tests physiques : 55% ne les mettent pas en place
Le SNEP-FSU est, par ailleurs, revenu sur la mise en place des tests de condition physique pour les élèves de 6e. Selon le syndicat, 55% des équipes EPS annoncent ne pas les mettre en place, soulignant les difficultés pratiques et pédagogiques qu’ils représentent. Ces évaluations, souvent organisées en début d’année, ne prennent pas en compte la diversité des profils et des niveaux des élèves, et peuvent créer des « situations de stress ou de stigmatisation ».
Des conditions de travail dégradées
Des nombreuses difficultés de travail sont aussi rencontrées par les enseignants d’EPS : emplois du temps morcelés, créneaux annulés, aides à la natation insuffisantes… Ces conditions de travail difficiles contribuent à une crise professionnelle et à un sentiment d’épuisement parmi le corps enseignant, prévient le SNEP-FSU.
Le budget alloué au sport et à l’EPS a aussi été vivement critiqué par le syndicat, qualifié de budget « d’austérité et de régression sociale ». Selon le SNEP-FSU, les moyens ne sont pas à la hauteur des ambitions affichées lors des JOP. Cette politique budgétaire entraîne la suppression de postes, des rémunérations insuffisantes et une dégradation des conditions de travail. À titre d’exemple, le syndicat rappelle que « de la rentrée 2017 à la rentrée 2024, 1371 postes ont été supprimés en EPS ». Le SNEP-FSU appelle à une « autre politique pour l’École, le sport et le sport scolaire ».
Des mobilisations prévues
Face à ces enjeux, le SNEP-FSU a annoncé des perspectives de mobilisation dans les prochaines semaines. Le syndicat appelle à des actions locales, des assemblées générales, et des heures d’informations syndicales pour débattre des modalités de la mobilisation. Une journée de grève interprofessionnelle était, par exemple, organisée hier, en soutien aux revendications pour un budget plus juste et une meilleure reconnaissance des personnels éducatifs.
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