
Si la mise en place de la réforme du lycée général et technologique a permis à davantage d’élèves de suivre un enseignement de SES en seconde et première, elle a aussi conduit « à une dégradation des conditions de travail et d’apprentissage et a renforcé les déterminismes sociaux et de genre », estime l’APSES. Dans une note d’information publiée le 19 mai et basée sur les chiffres de la Depp, l’association présente les évolutions pour les élèves suivant l’enseignement de SES, six ans après la réforme du lycée et du baccalauréat.
Réduction du nombre d’enseignants de SES dans les lycées publics
L’APSES explique ainsi que, si « le nombre d’élèves suivant un enseignement en SES a augmenté de 17 % entre 2018-2019 et 2024-2025 », l’augmentation « s’est faite exclusivement en seconde […] où le volume horaire pour les élèves reste très faible (1h30), et en première, mais avec une perte d’heures par rapport à la série ES ». En terminale, le nombre et la part des élèves de terminale générale étudiant les SES n’ont pas beaucoup évolué, passant « de 34,1 % en 2019-2020 (dernière année de la terminale ES), à 34,6 % à la rentrée 2024-2025 ».
En revanche, souligne l’APSES, « la mise en place de la réforme a conduit à réduire de plus d’une centaine le nombre d’enseignant.es de SES dans les lycées publics », ce qui, couplé à la hausse des effectifs, a mené à un quasi-doublement du nombre moyen d’élèves par enseignant. Depuis 2009, ce nombre est passé de 80 à plus de 150. Cela « a conduit à une dégradation forte des conditions de travail des élèves et des enseignant·es, alors que celles-ci avaient déjà été mises à mal par la précédente réforme ».
Plus d’élèves favorisés et de garçons dans la doublette SES/Mathématiques
Enfin, la liberté laissée aux élèves dans la sélection de leurs spécialités n’a pas mis fin aux déterminismes de genre et d’origine sociale qui marquent leurs choix. Par exemple, en terminale, « l’écart de composition sociale des doublettes de spécialité s’est accentué entre 2020 et 2024 », indique l’APSES : en 2020 44 % des élèves choisissant la doublette SES/Mathématiques étaient d’origine très favorisée, contre 47 % aujourd’hui. De même, les élèves favorisés représentaient 37,1 % des élèves de la doublette SES/HGGSP en 2020, contre 38,7 % aujourd’hui.
Par ailleurs, « les filles sont sous-représentées dans les doublettes et les triplettes associant les SES aux mathématiques ». Leur part dans les élèves choisissant la doublette SES/Mathématiques en terminale a baissé de 5 points depuis 2020.
En 2023 déjà, l’APSES avait alerté sur les effets néfastes de la réforme du lycée pour les SES. Elle pointait notamment du doigt des classes chargées et hétérogènes, et leurs conséquences sur la santé des professeurs.
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