Des syndicats peu satisfaits des mesures annoncées durant les Assises de la santé scolaire appellent à se mobiliser le 10 juin 2025. Image : Getty

La ministre de l’Education nationale formulait ce 14 mai, au terme des Assises de la santé scolaire, plusieurs mesures destinées à « refonder » le système de santé scolaire, qui actuellement « ne répond plus aux besoins des élèves ». Elle annonçait entre autres la nomination de 100 psychologues de l’éducation nationale conseillers techniques en santé mentale au sein de pôles départementaux santé et bien-être, ainsi que l’ « analyse personnalisée de la situation de santé » des élèves dès le plus jeune âge. Des actions de formation des personnels en santé mentale ont également été dévoilées.

Des annonces qui n’ont pas été accueillies favorablement par la plupart des syndicats. Une intersyndicale FSU notamment estime que « la copie rendue est hors sujet » et appelle à la mobilisation le 10 juin prochain.

« La question n’est pas celle de la gouvernance mais celle des moyens »

Dans un communiqué commun, des syndicats FSU affirment en effet que « les projets présentés relèvent davantage du cache-misère que d’une véritable ambition » et ne résoudront pas « le manque d’attractivité et les postes vacants sur le terrain ». Pour eux, « la question n’est pas celle de la gouvernance mais celle des moyens, de la reconnaissance de nos expertises et de nos capacités professionnelles », ce qui « suppose des moyens humains supplémentaires ». Ils rappellent qu’ « actuellement, seulement 7800 infirmières, 2700 assistant·es et conseiller·es techniques de service social, 7000 psychologues de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur tentent de répondre aux besoins des 15 millions d’élèves et étudiant·es ».

Dans une analyse, le SNES affirme qu’avec la nomination de psychologues de l’éducation nationale conseillers techniques, « ce sont bien en effet 100 postes qui pourraient être prélevés sur le terrain » pour assurer ces fonctions. Bien que « la ministre ait évoqué dans son propos des renforcements de postes pour les PsyEN », il souhaite « rester prudent dans la mesure où cela n’annonce pas de création de postes ». Il craint également qu’avec cette organisation, les recteurs et DASEN aient « le champ libre pour redéfinir les missions nationales des PsyEN en fonction de leur territoire ».

Des infirmières scolaires « insuffisamment nombreuses » pour répondre aux besoins des élèves

Du côté des infirmières scolaires, « ce qu’on appelait de nos vœux dans cette réforme, c’est le renforcement des consultations à la demande. Mais au lieu de ça, on renforce du dépistage, de la prévention secondaire, qui est l’affaire du Ministre de la santé », déplore sur BFMTV  Saphia Guereschi, secrétaire générale du SNICS. Elle dénonce « un recul », puisque l’attente était de « pouvoir mieux répondre aux élèves », mais les infirmières scolaire sont « insuffisamment nombreuses ».

Quant à la CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, elle juge que « le gouvernement ne fait pas les choix budgétaires nécessaires au service public de l’éducation ». Le syndicat déplore notamment que « parmi les annonces, aucune n’est tangible concernant l’amélioration des rémunérations, des carrières ni concernant l’amélioration des conditions de travail ». Et s’il « salue la création des 100 postes de psychologue de l’éducation Nationale conseiller technique », pour lui, « les missions qui leur sont imparties semblent trop restreintes ».

Enfin, dans l’AEF, Jocelyne Grousset, secrétaire générale du syndicat de médecins scolaires et universitaires SNMSU-Unsa, reconnaît que les mesures visant à à alléger la charge administrative des médecins de l’Education nationale « vont dans le bon sens ». Elle critique en revanche le flou autour de la revalorisation, dont « le calendrier n’est pas immédiat ». Elle rappelle que « les jeunes collègues attendaient une revalorisation à hauteur des autres métiers de la Fonction publique ».