
Les établissements dont les élèves obtiennent de bonnes moyennes aux épreuves terminales du bac ont tendance à les sous-noter au contrôle continu, selon la Depp. Dans un document de travail rendu public en avril 2025, le service statistique du ministère de l’Education nationale se penche sur les écarts de notation entre le contrôle continu et les épreuves ponctuelles du baccalauréat dans les établissements.
Le contrôle continu particulièrement sous-noté en mathématiques
D’après l’étude, basée sur les résultats du bac général 2023, les écarts de notation entre contrôle continu et épreuves terminales diffèrent selon la discipline. La différence est particulièrement marquée en mathématiques, où « l’écart entre note de contrôle continu et note aux épreuves terminales est négatif dans les trois quarts des établissements ».
En revanche, pour la philosophie et l’histoire-géographie-géopolitique-sciences politiques (HGGSP), les notes de contrôle continu sont souvent plus élevées que celles des épreuves finales. Pour la philo et les SES, la médiane des écarts est quasi nulle, mais la dispersion est plus élevée. Lors de la session 2023, l’Association des professeurs de sciences économiques et sociales (APSES) avait déploré un « bidouillage organisé pour masquer la réalité » des notes des épreuves terminales, dénonçant une remontée arbitraire des notes des copies par l’institution.
Les établissements défavorisés sur-notent le contrôle continu en physique-chimie
En outre, relève l’étude, « plus la note moyenne à l’épreuve terminale de l’établissement est élevée, plus l’établissement ‘sous-note’ les élèves en contrôle continu », particulièrement en maths et en physique-chimie. Au sein d’un même établissement, les écarts peuvent varier selon les disciplines, mais pour 2,1 % des établissements, soit 46, « l’écart de notation va dans le même sens pour toutes les disciplines et tous les enseignements ». La Depp souligne que « ceux qui sur-notent dans toutes les disciplines et enseignements sont plus souvent privés sous contrat, implantés dans des petites villes et des bourgs ruraux ou avec une offre pédagogique réduite » et « accueillent une population socialement moins favorisée ».
Globalement, les établissements accueillant une population plus favorisée sous-notent davantage le contrôle continu en mathématiques, tandis que les établissements socialement moins favorisés ont tendance à le sur-noter en physique-chimie. Pour les autres disciplines, « la distribution des écarts de notation est proche », indique la Depp.
Il y a quelques biais dans l’étude. En effet, le niveau des épreuves terminales en maths est tellement bas que la note n’a plus aucune valeur. Dans ce cas il est évident qu’il y a une sous notation du contrôle continu. Ou est ce une sous notation de l’épreuve terminale ?
En mathématiques, ce n’est pas le contrôle continu qui est particulièrement sous-noté, c’est plutôt l’examen final qui est honteusement sur-noté.
Bonjour,les objectifs ne sont peut être pas les mêmes. Souvent les établissements qui « sous-notent les élèves le font pour aider les élèves à acquérir des automatismes de travail utiles dans le supérieur.
Après, vu le niveau de correction du bac et du brevet, pas sûr que le ministère ai les mêmes objectifs que les enseignants en terme de résultat sur le long terme.
Bonsoir. C’est un commentaire très curieux que vous nous donnez à lire. D’abord, on pourrait tout aussi bien dire que plus le contrôle continu est fiable, plus les notes des épreuves finales apparaissent surévaluées…
Mais surtout, comment comparer, puisque aucune matière évaluée selon le contrôle continu n’est, par définition réglementaire depuis 2019, évaluable en épreuve finale ?… Ni la philosophie ni le français, par exemple, ne sont évalués selon le contrôle continu…
Je ne vois pas l’intérêt de cette étude car au bac les matières qui donnent lieu à un examen en fin d’année ne sont pas prises en compte dans le calcul du contrôle continu… Cela révèle simplement que les profs plus exigeants font mieux réussir leurs élèves à l’examen ! Quelle surprise ! (Un prof de lycée)