Pour le SNES, cette situation confirme la gravité de la crise de recrutement que traverse l’Éducation nationale. Image : Getty

« Il y a eu une petite confusion […] ». Au micro de France Inter lundi 2 septembre 2024, la ministre démissionnaire de l’Éducation nationale était revenue sur les chiffres du ministère qui annonçait un manque de près de 3 000 enseignants pour la rentrée scolaire. « Il y a eu 3 000 postes prévus pour le concours qui n’ont pas été pourvus, mais depuis nous avons travaillé, nous avons recruté des contractuels » clarifiait alors Nicole Belloubet.

Seulement, d’après une enquête menée par le Snes-FSU, premier syndicat du second degré, sur un échantillon de 893 établissements entre le 30 août et le 5 septembre, et dévoilée vendredi 6 septembre, il manque bien des enseignants dans plus de la moitié des collèges et lycées (56 %). Parmi les académies les plus touchées, on trouve celles de Versailles et Lyon, avec respectivement 72 % et 68 % des établissements dans lesquels il manque au moins un professeur, ainsi que l’académie de Nantes (65 %) et de Créteil (63 %).

Le français et les mathématiques parmi les enseignements les plus touchés

Pour le syndicat, cette situation confirme la gravité de la crise de recrutement que traverse l’Éducation nationale. « Des remplacements prévisibles (congés maternité, congés longue maladie) ne sont pas remplacés. Des postes à l’année ne sont pas pourvus » affirme-t-il dans son enquête, rajoutant qu’« à ce stade, rien n’assure que les remplacements en cours d’année seront assurés. »

Parmi les enseignements les plus touchés, le syndicat cite les professeurs de français et de mathématiques « et dans une moindre mesure de langues vivantes, technologie, et éco-gestion. »

1 646 annonces encore disponibles une semaine après la rentrée scolaire

Pour rappel, d’après les résultats définitifs aux différents concours enseignants publiés lundi 8 juillet par le ministère de l’Éducation nationale, ce sont 3 185 postes qui n’avaient pas été pourvus sur 27 589.

Et pour pallier ces manques, le SNES FSU révèle également que le ministère de l’Éducation nationale avait publié « tout au long de l’été » des petites annonces sur le site de France Travail, sur son propre site, ou encore Facebook, avec une nette accélération à la réouverture des rectorats mi-août. Une initiative qui doit « cesser très vite » a réagit Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU sur France Info. A noter que le nombre d’annonces toujours disponibles s’élevait encore au 6 septembre, soit une semaine après la rentrée, à 1 646. Pour le syndicat, « l’Éducation nationale est définitivement la plus grande enseigne de bricolage de ce pays. »