Michel Devoret devient le 18e Français à remporter le prix Nobel de physique. Image : Getty

À 72 ans, Michel Devoret devient le 18e Français à remporter le prix Nobel de physique, depuis sa création en 1901. Un trophée qu’il partage avec John Clarke (Royaume-Uni) et John M. Martinis (États-Unis). Cette récompense vient couronner la découverte de « l’effet tunnel quantique macroscopique » et de la quantification de l’énergie dans un circuit électrique. Concrètement, ils ont démontré qu’à l’échelle quantique, une particule peut traverser directement l’équivalent d’un mur.

Un parcours académique brillant

Michel Devoret est né le 5 mars 1953 à Paris. En 1975, il obtient son diplôme d’ingénieur en télécommunications au sein de l’école Télécom Paris. Il poursuit son cursus, et entame une thèse à l’université Paris Saclay. Ses travaux portent sur la physique de la matière condensée. En 1982, après l’obtention de son doctorat, il s’envole pour une durée deux ans aux États-Unis. Au sein de l’Université de Berkeley, il mesure pour la première fois les niveaux quantiques mésoscopiques d’une jonction Josephson. Ce sont ces travaux, réalisés dans le cabinet de John Clarke, en 1985, qui lui ont permis d’obtenir le prix Nobel.

Un scientifique au service de la transmission

À peine rentré en France, Michel Devoret fonde avec Daniel Estève et Cristian Urbina le groupe Quantronique au laboratoire de l’Orme des Merisiers (CEA-Saclay). En 2002, il poursuit son aventure américaine en devenant enseignant à l’université de Yale, l’une des plus prestigieuses au monde. Il y est actuellement professeur émérite. En 2007, il devient professeur de la chaire de physique mésoscopique au Collège de France. Il occupera cette fonction jusqu’en 2013. Lors de cette même année 2007, il devient aussi membre de l’Académie des sciences. Aujourd’hui, Michel Devoret occupe également un poste de directeur scientifique chez Google Quantum AI, acteur majeur de la course aux ordinateurs quantiques.

Des travaux reconnus à l’international

Le prix Nobel n’est pas le premier prix remporté par Michel Devoret. Le physicien s’est vu récompensé de nombreuses fois au sein de sa carrière. En 1970, il est honoré du « Prix de la Couronne française », une récompense pour les jeunes chercheurs Français. En 1991, il remporte, avec Daniel Estève, le « Prix Ampère de l’Académie des sciences ». En 1996, le « Descartes-Huygens Prize of the Dutch Royal Academy of Sciences », il s’agit d’un prix collaboratif entre France et Pays-Bas. En 2003, le « Member of American Academy of Arts and Sciences » un prix de physique quantique. En 2004, « l’Europhysics-Agilent Prize of the European Physical Society » une nouvelle fois avec Daniel Estève. Enfin en 2005, le « Manne Siegbahn Lecturer, Swedish Academy of Science », un prix qui récompense la réalisation et la démonstration du concept de bit quantique basé sur des circuits supraconducteurs.