
Depuis septembre 2025, près de 800 000 élèves de 6ᵉ sont évalués à travers une série d’épreuves simples : un test d’endurance, un sprint de 30 mètres et un saut en longueur sans élan. Ces exercices visent à mesurer « endurance, force et vitesse ». L’idée est de mieux cerner la condition physique des enfants à l’entrée au collège, dans un contexte où la sédentarité progresse.
Les résultats, saisis sur une plateforme nationale, ne donneront pas lieu à une note classique. Ils permettront aux professeurs d’EPS de « positionner chaque élève » dans trois grandes catégories : à besoins, fragile ou satisfaisant. Pour le ministère, il s’agit avant tout d’ « un outil de pilotage pédagogique et non d’un classement ». Un document de synthèse sera aussi remis aux familles. Objectif : fournir des repères clairs et inciter à la pratique sportive en dehors du cadre scolaire.
Au collège de Verberie, dans l’Oise, 24 élèves ont récemment passé ces épreuves. Leur professeur d’EPS, Antoine Dangoisse se dit plutôt satisfait du dispositif. Pour lui, ces tests se révèlent utiles : «On a une photographie instantanée du niveau physique des élèves. On s’en sert aussi pour voir l’évolution du niveau. Je vais leur faire repasser ce même test fin décembre, juste avant les vacances. », confie-t-il à France Info.
Prévenir la sédentarité
Ces tests répondent à un enjeu de santé publique. En France, près d’un adolescent sur deux ne respecte pas les recommandations de l’OMS en matière d’activité physique, qui préconisent au moins 60 minutes d’effort par jour. L’évaluation doit ainsi permettre de repérer précocement les fragilités mais aussi de valoriser les progrès individuels.
Des expérimentations menées dès 2024 montrent déjà certaines tendances : environ 4 % des élèves ont été classés en difficulté et 19 % avec un niveau jugé satisfaisant. Les résultats varient selon le sexe, l’origine sociale et la pratique sportive hors école : les enfants qui s’entraînent en club plusieurs fois par semaine obtiennent de meilleures performances.
Entre enthousiasme et vigilance
Si certains enseignants voient dans ces tests un outil utile, le syndicat des professeurs d’EPS (SNEP-FSU) alerte sur les difficultés pratiques et pédagogiques liées à leur mise en place. Lors de leur conférence de rentrée, il a souligné que le dispositif ne prend pas suffisamment en compte la diversité des profils et des niveaux des élèves, et que ces tests peuvent générer du stress ou de la stigmatisation. Selon le syndicat, 55% des équipes EPS ne les mettent pas en place, pointant également le manque de moyens matériels et humains nécessaires pour les réaliser correctement.
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