Article publié le 14 avril , mis à jour le 15 juillet

Dès la rentrée 2025, tous les élèves devront garder leur téléphone éteint et rangé dans l’enceinte de l’établissement. Image : Getty

Expérimentée depuis la rentrée 2024 dans près de 180 établissements, la « pause numérique » sera généralisée à l’ensemble des collèges dès la rentrée 2025. Élisabeth Borne l’avait annoncé dès le mois d’avril au micro de Sud Radio, puis devant le Sénat. « Tous les retours sont très positifs, notamment sur l’amélioration du climat scolaire », avait-elle déclaré. Une circulaire publiée le 10 juillet est venue officialiser la mesure.

Désormais, tous les élèves devront garder leur téléphone éteint et rangé dans l’enceinte de l’établissement. Chaque collège reste libre de choisir les modalités d’application : casiers, pochettes individuelles ou autres solutions pratiques. Le ministère rappelle que l’objectif est de réduire les distractions, encourager les interactions sociales et limiter les risques de cyberharcèlement. L’interdiction s’étend à l’ensemble des « équipements terminaux de communications électroniques » : smartphones, tablettes, montres connectées… Elle concerne aussi bien le temps scolaire que périscolaire, y compris lors des sorties ou encore des activités organisées par l’établissement.

Des exceptions et des sanctions prévues

Certaines exceptions sont prévues par la loi. Les élèves en situation de handicap ou atteints de troubles de santé peuvent utiliser leurs dispositifs médicaux connectés, comme ceux permettant de surveiller un diabète. En cas de manquement à la règle, une réponse « adaptée, individuelle et graduée » doit être apportée : punition scolaire, confiscation du téléphone – désormais explicitement autorisée – voire sanction disciplinaire dans les cas les plus graves.

Cette mesure sera progressivement généralisée à l’ensemble des collèges publics dès la rentrée 2025, en fonction des adaptations techniques nécessaires à sa mise en œuvre, et au plus tard à la rentrée 2026.

Des incertitudes du côté des syndicats

Cette généralisation ne fait pas l’unanimité. Interrogé par Le Figaro, Grégoire Ensel, vice-président de la FCPE (fédération des conseils de parents d’élèves) déclare : « Nous n’avons eu aucun bilan, aucun temps d’échange avec le ministère à ce sujet. On ne sait pas quels établissements étaient concernés, quelles méthodes étaient utilisées. On ne comprend pas ». Un constat partagé par Olivier Raluy, conseiller principal d’éducation et co-secrétaire national du Snes-FSU. Selon lui, l’expérimentation a surtout été menée dans des établissements de moins de 350 collégiens, notamment en zone rurale. « Bien sûr qu’on a le sentiment que le ministère s’est donné les moyens de réussir ce test » ajoute-t-il.