51 % des enseignants ne recommanderaient pas à un proche de travailler dans la Fonction publique. Image : Getty

Les enseignants sont moins enclins à recommander à leurs proches de travailler dans la Fonction publique que la moyenne des fonctionnaires. Selon un sondage BVA pour la Casden Banque populaire, seuls 49 % encourageraient un proche souhaitant y travailler, contre 64 % pour l’ensemble des fonctionnaires.

Rémunération insatisfaisante et manque de reconnaissance

Pour l’ensemble des fonctionnaires, la principale raison de non-recommandation reste la rémunération (citée par 66 % d’entre eux). Un frein encore plus important pour les enseignants puisqu’il est cité par 74 % d’entre eux. Le manque de reconnaissance de la société arrive juste après (cité par 39 % des fonctionnaires dans leur ensemble, et 48 % des enseignants).

D’ailleurs, lorsqu’on leur pose la question, les enseignants ne sont que 19 % à estimer que leurs missions sont suffisamment valorisées auprès des citoyens, contre 24 % pour l’ensemble des fonctionnaires. Pourtant, 93 % se sentent utiles à la société et 86 % sont fiers de leurs missions, contre 88 % et 86 % pour les fonctionnaires en général.

Un moral en hausse mais un pessimisme persistant

L’enquête montre également que le moral global des fonctionnaires augmente, même s’ils restent pessimistes sur leur avenir. Ils donnent une moyenne de 6,6/10 à l’état de leur moral, contre 6,1 % en 2023. 62 % des répondants affirment avoir un bon moral, contre 51 % en 2023. Cependant, ce chiffre reste plus bas chez les enseignants, même s’il augmente également par rapport à 2023 (55 % en 2025 contre 47 % en 2023).

Le sentiment d’avoir une bonne rémunération progresse également légèrement chez les fonctionnaires, même s’il n’est ressenti que par moins de la moitié d’entre eux : 38 % s’estiment bien payés en 2025, contre 32 % en 2023. Chez les enseignants, ce chiffre n’est que de 35 %.

Par ailleurs, l’adhésion à la mise en place d’une rémunération au mérite augmente : 63 % s’y disent favorables contre 60 % en 2023. Toutefois, chez les enseignants, cette adhésion est beaucoup moins marquée : seuls 54 % sont pour.

Pas assez de moyens humains et matériels

En dépit de l’amélioration de leur moral, les fonctionnaires restent pessimistes sur leur avenir en tant qu’agent. Seuls 35 % se disent optimistes, et encore moins chez les enseignants puisqu’ils ne sont que 32 %.

Lorsqu’on les interroge sur leurs principales difficultés au quotidien, les fonctionnaires citent majoritairement le manque de moyens pour effectuer leur travail. 66 % affirment être souvent ou parfois confrontés à cette difficulté. En seconde place arrive le matériel inadapté, auquel sont confrontés 62 % des répondants. Chez les enseignants, ces difficultés sont encore plus marquées, puisqu’ils sont 83 % à affirmer pâtir du manque de moyens et 80 % du matériel inadapté. Pour ces derniers, la priorité pour répondre aux enjeux actuels de leur profession est donc l’augmentation des moyens humains (pour 61 % des enseignants) et des moyens matériels (pour 42 %).

L’enquête se penche également sur les usages de l’intelligence artificielle dans la Fonction publique. Les enseignants sont parmi les plus enclins à l’utiliser parmi les fonctionnaires, puisque 27 % affirment en être des utilisateurs réguliers durant leurs missions. Pourtant, seuls 17 % s’estiment suffisamment formés sur le sujet. Un chiffre cependant plus élevé que pour l’ensemble des fonctionnaires, qui n’estiment être assez formés qu’à 14 % (mais qui ne sont que 18 % à se dire utilisateurs réguliers de l’IA).