Le ministère prévoit également d’expérimenter un BTS en trois ans pour les titulaires d’un bac professionnel. Image : Getty

À l’occasion d’une interview au Figaro publiée le 4 juin 2025, Elisabeth Borne a détaillé son plan pour améliorer l’orientation des élèves, du collège à l’enseignement supérieur. Première mesure annoncée : la formation des professeurs principaux, afin de mieux accompagner les élèves dans leurs choix. « Nous allons commencer par les 30 000 professeurs principaux de troisième qui bénéficieront d’une demi-journée de formation à l’automne prochain », a précisé la ministre.

Par ailleurs, à partir de la classe de 5e et jusqu’en terminale, les élèves auront droit à quatre demi-journées annuelles dédiées à l’orientation. Ces temps spécifiques s’inscrivent dans un programme de compétences à acquérir, destiné à familiariser les élèves avec les filières existantes, les métiers et les modalités d’admission post-bac.

Développer les dispositifs post-bac

Le plan ministériel accorde également une place importante à la transition entre le lycée et l’enseignement supérieur. Elisabeth Borne souhaite encourager l’année de césure post-bac, encore peu pratiquée en France. « À peine 9 000 lycéens y ont recours », note-t-elle. Cette pause dans les études pourrait permettre aux jeunes de s’engager dans un service civique, de voyager ou de participer à un projet associatif. Elle donnera désormais lieu à l’attribution de crédits universitaires.

Autre dispositif renforcé : les années de propédeutique pluridisciplinaire à l’université, destinées aux bacheliers qui hésitent sur leur orientation. Aujourd’hui proposées dans 22 universités, elles devraient concerner 45 établissements d’ici 2027.

Un BTS en trois ans pour les bacheliers professionnels

Le ministère prévoit également d’expérimenter un BTS en trois ans pour les titulaires d’un bac professionnel. Ce parcours comprendra une première année de propédeutique pour renforcer les compétences avant d’entamer les deux années classiques du BTS. Une expérimentation qu’Elisabeth Borne souhaite développer dans un lycée par académie à la rentrée 2026.

Enfin, les classes préparatoires aux grandes écoles accessibles aux bacheliers professionnels seront également développées. Objectif : ouvrir davantage de voies vers l’enseignement supérieur aux élèves issus de la voie professionnelle.

Un plan salué par le SNPDEN

Le plan est bien accueilli par le SNPDEN-UNSA, principal syndicat des personnels de direction. Son secrétaire général, Bruno Bobkiewicz, interrogé ce 5 juin sur franceinfo, salue “le principe général que du temps puisse être dédié à cette problématique”. Il appelle les établissements à “s’autoriser à ne pas faire cours à certains moments pour développer des opérations spécifiques liées à l’orientation”.

Pour lui, ces temps spécifiques sont essentiels pour combattre “un système scolaire qui est très socialement marqué”, influencé par des “déterminismes géographiques et des effets de classe sociale”. Le syndicat souligne la nécessité de mieux accompagner les équipes éducatives, en particulier les professeurs principaux, pour permettre à tous les élèves de construire un projet d’orientation éclairé. “Il faut dégager du temps spécifique aux questions d’orientation”, insiste Bruno Bobkiewicz.