Emmanuel Macron a annoncé qu’à la rentrée prochaine, « le théâtre deviendra un passage obligé au collège. » Image : Getty

A l’occasion d’une conférence de presse tenue mardi 17 janvier, le Président de la République Emmanuel Macron a annoncé sa volonté d’engager « un réarmement civique à l’école. » Parmi les mesures avancées, l’introduction de cours de théâtre obligatoires au collège à partir de la rentrée prochaine a suscité de nombreuses réactions des syndicats de l’éducation.

« Comme pour la musique et les arts plastiques, je souhaite que le théâtre devienne un passage obligé au collège dès la rentrée prochaine, parce que cela donne confiance. Cela apprend l’oralité, le contact aux grands textes » , a-t-il ajouté, sans toutefois faire d’annonces précises sur les modalités de la mise en place de ce projet.

« Des emplois du temps déjà complets »

Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du SNPDEN-Unsa, le premier syndicat des chefs d’établissement, a exprimé ses inquiétudes quant à cette initiative du gouvernement auprès de l’AFP. « Dans la mesure où on n’est même pas capables de financer les heures dédiées aux groupes de niveau voulus par Gabriel Attal pour la rentrée prochaine, je ne vois pas comment on va maintenant intégrer le théâtre. »

De son côté, Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat du second degré, s’inquiète que la mise en place de cette nouvelle discipline à caractère obligatoire sacrifie une matière déjà existante. Elle cite comme exemple les cours de technologie en 6e supprimés en janvier dernier pour permettre la mise en place des heures de renforcement en français et en mathématiques. Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE UNSA, dénonce également « des emplois du temps des élèves qui affichent déjà complet. »

« Un manque de clarté »

Et les enseignants ne sont pas les seuls à s’interroger sur les modalités de la mise en place de cette initiative. Les interrogations se multiplient également du côté des parents d’élèves. Grégoire Ensel, président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), estime que « sur le papier l’idée est bonne. » Mais regrette un manque de clarté quant aux modalités de mise en place. « Peut-on nous dire qui va encadrer ces cours de théâtre, avec quel contenu et quel volume horaire? »

Du côté de la PEEP, Laurent Zameczkowski, porte-parole de la fédération de parents d’élèves, salue l’annonce mais soulève des questions pratiques : « Ce genre d’annonces est plutôt bon, mais comment cela va réellement se mettre en place, dans un délai aussi court ? »