La société des agrégés approuve « sous réserve et sous conditions » les dernières annonces de Gabriel Attal pour l’école. Image : Getty

Dans un long communiqué publié samedi 9 décembre 2023, la Société des Agrégés a annoncé être plutôt satisfaite des annonces du ministre de l’Éducation nationale « dans le cadre de la mission exigence des savoirs. » Elle apprécie le « signal de confiance envoyé aux professeurs » , ainsi que le changement radical du discours ministériel « qui remet la transmission des savoirs au cœur des missions de l’école. »

Et parmi les annonces de Gabriel Attal, la revalorisation du brevet et du baccalauréat sont particulièrement appréciées. Pour rappel, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé mardi 5 décembre 2023 à l’occasion d’une conférence de presse une série de « mesures fortes » pour relever le niveau des élèves, jugé insuffisant. Désormais, l’obtention du brevet des collèges conditionnera l’accession au lycée pour tous les élèves de 3e.

Même son de cloche en ce qui concerne les redoublements. Dans son communiqué, l’association se prononce également en faveur des décisions du ministère qui souhaite que la décision de passage en classe supérieure ou de redoublement revienne au conseil de classe. Cependant, elle précise que « pour que le redoublement soit efficace, des moyens spécifiques et des dispositifs plus personnalisés doivent accompagner les élèves concernés. »

« Des contraintes supplémentaires » pour les chefs d’établissements et les professeurs

Mais si certaines des dernières annonces du ministère de l’Éducation nationale ont reçu les faveurs de la société des agrégés, d’autres sont accueillies avec moins d’enthousiasme. C’est le cas notamment des groupes de niveaux pour renforcer l’apprentissage des fondamentaux au collège. Pour rappel, ces groupes seront dédiés aux élèves de 6e et de 5e dès la rentrée 2024. Ils consisteront en trois classes de 15 élèves chacune, qui seront réparties par niveau.

Pour la Société des Agrégés, si ces groupes de niveaux pour renforcer l’apprentissage des fondamentaux au collège « peuvent avoir leur pertinence » , cela ne fonctionnera qu’à condition que les élèves puissent passer d’un groupe à un autre, y compris en cours d’année, lorsque leur niveau évolue. La société considère qu’il est également nécessaire que les effectifs d’élèves soient les plus réduits possible. 

L’association demande donc des moyens supplémentaires d’enseignement, d’autant que la constitution de ces groupes « entraînera pour les chefs d’établissement et les professeurs des contraintes supplémentaires dans la confection des emplois du temps. » Elle estime que le ministère de l’Éducation nationale aurait tout intérêt à « revenir sur les suppressions de postes prévues dans le projet de loi de finances. »

Non au concours à bac + 3 et aux épreuves professionnelles

La Société des Agrégés a également réagi sur les concours enseignants du second degré. Elle estime que le positionnement du concours en troisième année de licence ne pourra pas garantir la qualité du recrutement des professeurs certifiés. Elle demande « le retour à une année de préparation spécifique au CAPES après l’obtention de la licence. » Elle s’oppose également « à l’introduction d’épreuves dites professionnelles dans les concours du CAPES et du CRPE. »
Enfin, la Société des Agrégés prévient que « la crédibilité de Gabriel Attal et de son projet dépend désormais de sa capacité à obtenir du Parlement les crédits nécessaires pour la mise en œuvre de celui-ci. » Elle annonce qu’elle suivra « attentivement les étapes de sa mise en application, en dénoncera les dérives, s’il y a lieu, et continuera de faire des propositions constructives pour élever le niveau de notre école. »