« Personne n’a fait d’annonce » sur le caractère obligatoire du SNU, a souligné Olivier Véran. Image : Getty

Article publié le 21 septembre 2023, mis à jour le 19 octobre

Le Service national universel (SNU) deviendra-t-il bientôt obligatoire ? Ces derniers temps, les annonces du gouvernement à ce sujet sont contradictoires.

Alors que la secrétaire d’Etat chargée de la jeunesse Prisca Thévenot avait été recadrée fin septembre par Olivier Véran après avoir indiqué tendre vers un SNU obligatoire, Gabriel Attal s’est à son tour dit favorable à sa généralisation ce 18 octobre.

« La généralisation du SNU » pour former « des citoyens éclairés et unis »

S’exprimant devant le Sénat lors des questions au gouvernement, le ministre de l’Education nationale a indiqué vouloir faire du SNU « un moment clé dans la formation des citoyens en France, ce qui impliquera peut-être de le faire évoluer », selon lui. « Je crois profondément que nous devons aller vers la généralisation du Service national universel pour que l’école puisse assumer pleinement cette mission et nous en partageons tous, je crois, l’objectif de former une communauté de républicains et de citoyens éclairés et unis » a-t-il poursuivi.

Des propos qui sont mal passés auprès des enseignants, indignés par cet amalgame entre le Service national universel et l’école.

« Une obligation qui sera une généralisation »

Interrogée par Brut mardi 19 septembre, Prisca Thévenot indiquait déjà vouloir « faire en sorte que ce service national universel devienne un passage républicain pour toute une génération », c’est-à-dire tendre vers « une obligation qui sera une généralisation ». Des propos contradictoires avec son interview diffusée sur Francetvinfo le 4 août dernier, dans laquelle elle estimait qu’ »il n’y aurait rien de pire que de forcer un jeune à aller faire le Service national universel, ce serait même contre-productif ».

Les syndicats s’étaient indignés de cette possible obligation, notamment en raison du coût du SNU et de l’intégration, dès 2024, d’un séjour de cohésion de 12 jours, sur le temps scolaire.

Pas d’annonce du gouvernement

Cependant, le 20 septembre, le porte-parole du gouvernement Olivier Véran avait tempéré ces propos en soulignant que « personne n’a fait d’annonce ». « Je vous redis l’état d’esprit qui est le nôtre : nous considérons que le SNU est un moment important dans la structuration de la vie d’un jeune », avait-il déclaré, cité par l’Obs en fin de Conseil des ministres. « Nous souhaitons envisager toutes les voies et moyens pour que le SNU puisse profiter à l’ensemble des générations qui sont concernées », avait-il expliqué.

Le service national universel était une promesse de campagne formulée par Emmanuel Macron lors de la campagne de 2017. A l’époque, il avait évoqué un « service national de durée courte, obligatoire et universel ».

Lancé en 2019 sous forme expérimentale, le SNU est resté jusqu’à maintenant basé sur le volontariat. Dans le Parisien ce 23 avril, le Président de la République indiquait qu’il fallait aller « progressivement aller vers plus de territoires qui vont l’adopter ». Il soulignait qu’ « il faut passer par la loi pour le rendre obligatoire, mais avant il faut finaliser la concertation ».