Les enseignants ont un besoin de formation, en particulier celle privilégiant les échanges, d’après une étude publiée par Réseau Canopé. Image : Getty

Le réseau Canopé vient de publier une enquête BVA sur la formation continue des enseignants. Il s’avère que les enseignants en ressentent fortement le besoin : ils expriment en effet un besoin de formation pour 93% d’entre eux. Par ailleurs, la formation a un réel impact sur leur pratique en classe, pour 61% d’entre eux.

Pour ce qui est du temps de la formation, le moment le plus propice pour se former est le matin en semaine pour 79% des enseignants, et pour 27% le soir en semaine.

Seuls 20 % des enseignants se disent prêts à se former « pendant les vacances », et 16% le samedi matin. Par ailleurs, les enseignants apprécient tout particulièrement les formations permettant des échanges avec les collègues et les experts et formateurs, et ils sont d’ailleurs 73% à souhaiter plus de proximité pendant les formations.

Des formations hors temps scolaire et à distance ?

Ces résultats montrent que les aspirations des enseignants ne vont pas vraiment dans le sens de ce qu’a proposé le ministre de l’Education nationale en septembre dernier.

Gabriel Attal a déclaré en effet vouloir « positionner dès la rentrée de septembre 2023 un maximum de formations hors du temps devant élèves pour atteindre un objectif de 100 % » à la rentrée 2024.

Il prévoit pour cela « de faire évoluer des formats en prévoyant des formations sécables, en développant l’offre de formation sur site ou en distanciel ». Ce qui implique donc de privilégier davantage l’offre numérique – et non la formation sur site en groupes ou en ateliers.

Les syndicats enseignants ont réagi en prévenant que « la formation ‘en visio’ n’est pas de la formation mais du discours descendant qui ne permet aucun échange entre pairs ».

Dans un communiqué publié dimanche 15 octobre 2023, la Conférence des Associations de Professeurs spécialistes estime de son côté que « la formation continue des enseignants est en danger ». « Les formations ne pourront plus se dérouler que le soir après les cours, le mercredi après-midi ou pendant les vacances scolaires », ce qui signifie que les enseignants -dont les semaines de travail dépassent les 40h- auront « à choisir entre la préparation de leurs cours, les tâches de correction et le suivi des élèves, leur vie familiale et la formation continue ».