lycéens avec masque

Les établissements scolaires ne fermeront pas pour contrer la propagation de l’épidémie, mais un protocole sanitaire plus « strict » sera mis en place, a annoncé ce 14 janvier le gouvernement lors d’une conférence de presse.

Au cours de cette conférence de presse, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer ont affiché leur objectif de maintenir au maximum les établissements scolaires ouverts. « La condition pour pouvoir tenir cette ligne est que nous renforcions nos dispositifs sur 3 points », a indiqué le Premier ministre : renforcement du protocole sanitaire dans les cantines, suspension des activités physiques en intérieur et augmentation du nombre de dépistages dans les établissements.

Des repas à emporter à la cantine ?

La cantine est le « maillon faible de l’organisation puisque c’est le moment où on enlève son masque », a précisé Jean-Michel Blanquer. En primaire, pour éviter le brassage, « les élèves d’une même classe déjeuneront tous les jours à la même table », a indiqué le ministre de l’Education nationale. Si c’est trop compliqué à mettre en place, le temps de cantine pourra être « allongé », ou « en dernier recours on pourra avoir des solutions de repas à emporter ». De même en collège, où le temps de restauration pourra être étendu, et où des repas à emporter pourront être mis en place.

Une mesure qui laisse sceptique Bruno Bobkiewicz, proviseur et représentent du SNPDEN, syndicat de personnels de direction. « Sur la cantine scolaire, objectivement, je ne vois pas quelle est la marge de manœuvre supplémentaire. Tout ce qui avait déjà pu être mis en œuvre depuis le deuxième confinement l’a été », a-t-il estimé hier sur Europe 1. Au sujet des repas à emporter, le proviseur a rappelé qu’il y avait « quand même des normes d’hygiène qui s’imposent aussi dans les établissements scolaires. On ne peut pas déjeuner n’importe où… Et d’ailleurs sous la surveillance de qui ? » a-t-il interrogé.

Enseignement hybride autorisé « à titre exceptionnel » au collège

Quant aux activités sportives en intérieur, qu’elles soient scolaires ou extra-scolaires, elles seront suspendues « pour quelques semaines probablement », a précisé Jean-Michel Blanquer. Le sport en intérieur était à nouveau autorisé pour les mineurs depuis le 15 décembre 2020.

Autre mesure annoncée par le ministre de l’Education nationale, la possibilité de recourir à l’enseignement « hybride » pour les classes de 4e et 3e, « à titre exceptionnel ». L’enseignement « hybride » est une alternance entre enseignement en présentiel et enseignement à distance. Mais cette mesure doit être mise en place seulement « en cas de contraintes très fortes », a indiqué Jean-Michel Blanquer.

En revanche, au lycée, ce mode hybride, qui existait déjà dans environ 70 % des établissements depuis novembre, et devait être arrêté le 20 janvier, sera finalement maintenu au-delà de cette date. Cependant, « nous avons une vigilance particulière pour les élèves de terminale qui passent le bac cette année, notre recommandation est que les élèves de terminale soient le plus possible en présence dans l’établissement », a précisé le ministre.

1 million d’enfants et d’enseignants dépistés par mois

Enfin, Jean-Michel Blanquer a promis de renforcer le dépistage au sein des établissements. A partir de 3 cas avérés dans un établissement, « tous les personnels, collégiens et lycéens se verront proposer un test dans les 48h ».

Hier matin, le ministre de la Santé Olivier Véran avait par ailleurs annoncé le lancement d’ « un protocole qui vise à dépister jusqu’à un million d’enfants et d’enseignants par mois », ceci « en descendant le dépistage jusqu’à l’âge de 6 ans, partout là où ça fait sens ». Il s’agirait de tests antigéniques réalisés par les infirmières et médecins scolaires volontaires, ou, s’ils ne sont pas disponibles, par des pompiers, des pharmaciens ou encore des personnels d’établissements de santé.