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Le niveau des élèves français en maths et sciences est l’un des moins élevé d’Europe, selon les résultats de l’enquête TIMMS (Trends in International Mathematics and Science Study) 2019, publiés ce matin. Cette étude, qui évalue les performances des élèves de CM1 et 4e en mathématiques et sciences dans de nombreux pays du monde, place en effet la France en bas de tous les classements.

Pour obtenir ces résultats, environ 10 500 élèves de CM1 et de 4e tirés au sort ont participé l’année dernière à des tests d’une trentaine de questions en maths et sciences, portant sur les programmes scolaires.

En CM1, de mauvais résultats qui stagnent

Les élèves de CM1 obtiennent, en mathématiques, un score moyen de 485 points.

Une note bien inférieure à la référence TIMMS (500 points), et à la moyenne européenne (527 points). La France se classe d’ailleurs dernière des pays de l’Union européenne. Des difficultés en mathématiques qui persistent et même s’aggravent légèrement, puisque lors de l’édition 2015 de TIMMS, la moyenne des écoliers français s’élevait à 488 points. Autre point inquiétant, peu d’élèves ont un score très élevé : ils sont seulement 3 % à obtenir plus de 625 points.

Le Monde souligne toutefois que les élèves français ne sont pas « uniformément médiocres » : « ils sont plutôt meilleurs en géométrie qu’en calcul et en algèbre ».

En sciences, les élèves de CM1 obtiennent un score moyen de 488 points.

Un résultat toujours sous la référence TIMMS (500 points) et la moyenne européenne (522 points). En 2015, la moyenne française était de 487 points. En outre, seuls 3 % des élèves obtiennent de très bons résultats au test.

En 4e, des résultats en chute libre

En mathématiques, les élèves de 4e n’ont pas non plus un bon niveau. Ils obtiennent en moyenne 483, quand la référence TIMMS est de 500 et la moyenne européenne de 511. La France est en avant-dernière place des pays de l’Union européenne, avant la Roumanie.

Les élèves de 4e n’avaient pas participé à l’étude TIMMS depuis 1995, et leurs résultats ont énormément chuté depuis cette date. Leur score moyen a baissé de 47 points, et est comparable à celui obtenu par un élève de 5e en 1995. En outre, seuls 2 % des élèves atteignent un niveau élevé.

En sciences, le score moyen des 4e atteint 489, ce qui est toujours en-dessous de la référence TIMMS (500) et de la moyenne européenne (515). La France est toujours en bas du classement des pays de l’UE, avant Chypre et la Roumanie.

C’est principalement en chimie que les élèves de 4e éprouvent des difficultés.

Les professeurs des écoles « n’ont pas toujours la même aisance » pour enseigner les maths

Sur BFMTV ce matin, Jean-Michel Blanquer reconnaissait notamment qu’en mathématiques, « nous avons une pente à remonter ».

Dans 20 minutes ce matin, Edouard Geffray, DGESCO, expliquait aussi le faible niveau en maths par le fait que « les professeurs des écoles sont majoritairement issus de filières de sciences humaines ou sociales et rarement de filières scientifiques. Ils n’ont donc pas toujours la même aisance pour enseigner cette discipline ». En outre, poursuivait-il « les problèmes complexes qui font appel à plusieurs opérations sont abordés tard dans la scolarité, alors que dès le CP, un élève pourrait les réussir. De même, les fractions et les nombres décimaux pourraient être abordés plus tôt pour permettre aux élèves de mieux se les approprier ».

Dans le Monde, le DGESCO pointait également la « forte corrélation » qui existe entre la baisse des compétences des élèves français en maths et le sentiment de « manque de formation » des enseignants. Edouard Geffray évoquait d’ailleurs le lancement en 2018 d’un « plan mathématiques » visant à améliorer la formation continue des enseignants du primaire en maths. « 40.000 enseignants ont déjà été formés depuis 2018 et en 2020-2021, nous allons mettre en place des formations en maths pour les contractuels », indiquait le DGESCO dans 20 minutes.

Un point sur lequel la France progresse puisque seuls 23 % des enseignants de CM1 n’avaient pas reçu de formation continue en maths en 2019, contre 53 % en 2015.