N breton EPPDCSI

Et si les solutions aux grands défis environnementaux et sociétaux existaient déjà dans la nature ? La nouvelle exposition permanente de la Cité des sciences et de l’industrie de Paris, « Bio-inspirée », s’intéresse au champ de recherches encore peu connu qu’est le bio-mimétisme.

Une visite au coeur de trois écosystèmes

« L’angle d’entrée de cette exposition est le bio-mimétisme tel que l’a défini Janine Benyus, biologiste américaine : une alternative qui permet de trouver des innovations durables dans le respect des équilibres du vivant, explique ainsi Marie-Christine Hergault, commissaire de l’exposition. Et qui s’inspire des solutions du vivant pour innover, afin de mieux se réinsérer dans ces équilibres ».

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Et quoi de mieux pour comprendre cette démarche scientifique que de s’immerger au cœur du vivant afin de mieux comprendre ses mécanismes et son fonctionnement ?

Tout au long de son parcours, le visiteur sera donc plongé dans des environnements naturels. Trois écosystèmes autonomes sont reconstitués dans l’exposition : un récif corallien, une mangrove (en cours de finition) et un sol forestier. « Chaque écosystème fonctionne en autarcie, indique Marie-Christine Hergault. Par exemple, dans le récif corallien, les déjections des poissons qui s’accumulent dans l’aquarium sont traitées par les algues qui absorbent l’azote et rejetent de l’eau plus pure ». Pour chaque écosystème, des fiches recensent les espèces vivantes présentes grâce à des dessins réalisés par des naturalistes. « La première étape de la bio-inspiration est de réapprendre à observer le vivant », souligne la commissaire.

Des manipulations pour comprendre les grands principes de fonctionnement du vivant

Ph Levy-EPPDCSI

Pour mieux le comprendre, des éléments interactifs proposent d’approfondir les grands mécanismes de fonctionnement communs à tout le vivant. Photosynthèse, coopération, sobriété… chaque concept est éclairé par des explications audio et illustré par des manipulations interactives. Grâce à une aile de papillon, le visiteur comprend le principe de multifonctionnalité : c’est la même molécule, la chitine, qui permet à l’aile d’être imperméable à l’eau, résistante, et également d’afficher une couleur bleue éclatante.

D’autres éléments interactifs font le lien avec les projets de recherche bio-inspirée. Organisés par thématique (chimie et matériaux, alimentation, énergie, architecture…), ils proposent des activités collectives sur chacune d’elles. « C’est l’un des premiers principes de la bio-inspiration, on fait peu de choses tout seul », explique Marie-Christine Hergault. Sur l’élément dédié à la chimie, par exemple, le visiteur doit associer l’innovation humaine à ce qui l’a inspirée. On y découvre ainsi que c’est l’observation de la moule qui a abouti à la fabrication d’une colle pour contreplaqué.

Un dispositif pédagogique pour les enseignants

Ph Levy-EPPDCSI

Pour les enseignants de collèges et lycées, la Cité des sciences a mis en ligne un dossier pédagogique. Il propose une description de l’exposition et des éléments interactifs qui la composent, des ressources et des idées d’activités en classe pour préparer ou prolonger la visite.

Un atelier pédagogique autour de l’exposition sera également mis en place à partir du 3 novembre, Micro-plongée en eau douce : à la découverte du plancton. Il sera destiné aux élèves de la 6e à la terminale, qui y apprendront notamment à reconnaître les organismes présents dans un milieu d’eau douce et à faire des mesures sur la microfaune et la mésofaune de milieux aquatiques.

La visite de l’exposition se fait bien sûr dans le respect des règles sanitaires. Des distributeurs de gels hydroalcooliques ont été installés et des stylets sont distribués en début de parcours pour éviter de toucher les éléments avec les mains.

Enfin, notons que l’exposition a été éco-conçue aussi bien sur le fond que sur la forme : les éléments du parcours ont été imaginés pour minimiser au maximum l’impact sur l’environnement. Les panneaux signalant les éléments interactifs ont, par exemple, été réalisées en impression 3D, avec du fil de coquilles saint jacques issues des déchets de restaurants !