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Le Sgen-CFDT dresse « un constat accablant » des conditions d’exercice du métier de formateur en INSPE. Selon une enquête du syndicat*, 65 % d’entre eux estiment que leurs conditions de travail se sont dégradées depuis leur début d’exercice du métier. 44 % pensent en outre que le métier en lui-même a évolué de façon négative depuis leur prise de fonction (contre 34 % pour qui il a évolué « de façon intéressante »).

De mauvaises relations avec l’université

« Nous sommes épuisés par les changements à répétition, l’incertitude sur notre place voire sur nos postes, et blasés par l’absence de promotion dans les échelons, la perte de moyens liée à l’incorporation à l’université », témoigne ainsi un formateur.

Ils jugent également mauvaises les relations entre l’INSPE et l’Etat employeur. 72 % des formateurs trouvent ainsi les relations entre les partenaires de la formation (université, rectorat…) « pas du tout » ou « pas » satisfaisantes. Ils souffrent ainsi d’un manque de reconnaissance de leur travail : seuls 3 % pensent que leur travail est apprécié à sa juste valeur. « Heureusement qu’il y a les remerciements de mes étudiants et anciens étudiants, car, de la part de ma hiérarchie, je n’ai aucun retour », déplore une formatrice.

Le contact avec les étudiants principale source de satisfaction

Certains éléments sont cependant toujours sources de satisfaction pour les formateurs : le contact avec les étudiants (pour 41 %), l’utilité du métier (pour 32 %) et le travail d’équipe (23 %). Ils sont toutefois 15 % à estimer que les contenus de la formation ne sont pas adaptés, et 22 % que les stagiaires ne parviennent pas à réinvestir en stage les contenus de formation.

Pour le Sgen-CFDT, « il y a urgence à réformer et surtout à ne pas reconduire les mêmes erreurs du passé […] au risque d’aggraver une situation déjà critique ».

*enquête menée durant l’année universitaire 2018-2019 auprès de 171 formateurs du réseau des adhérents.