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Les députés ont adopté l’article 2 du projet de loi « pour une école de la confiance », qui abaisse l’âge de l’instruction obligatoire de 6 à 3 ans.

« L’instruction est obligatoire pour chaque enfant, de tout sexe, dès l’âge de trois ans et jusqu’à l’âge de seize ans ». Lors des débats, Jean-Michel Blanquer, a insisté sur l’importance de cette mesure de justice sociale, qui a pour objectif de dire « que chaque enfant est concerné, sans considération de nationalité ou de sexe. Nous ne voulons pas entrer dans des risques de catégoriser les enfants ». Elle s’inscrit ainsi dans le programme d’effort « en faveur du premier degré » voulu par le ministre de l’Éducation nationale, qui souhaite « lutter contre la première des inégalités : celle devant la langue », comme le rapportait l’ancienne professeure devenue députée Emilie Guérel.

Une scolarisation précoce qui pose problème

D’ores et déjà se posent des questions d’organisation, de moyens mis à disposition comme le relève le Snuipp-FSU, mais aussi de financement. Autre problème : le fait que les collectivités publiques vont devoir contribuer au financement des écoles maternelles privées, comme l’affirme le député PS Yannick Trigance.

Pour éteindre les braises, l’article 4 de la loi précise : « l’État attribuera des ressources aux communes qui justifieront, au titre de l’année scolaire 2019-2020 et du fait de cette seule extension de compétence, une augmentation de leurs dépenses obligatoires par rapport à celles qu’elles ont exposées au titre de l’année scolaire 2018-2019 ». À la rentrée prochaine, la mesure concernera 26 000 élèves.

L’obligation de formation pour les 16 – 18 ans

Un second amendement, voté également mercredi, pose quant à lui le principe de l’obligation de formation pour les jeunes de 16 à 18 ans. Cette mesure, visant à « ne laisser aucun jeune sur le côté » et à « offrir à tous les décrocheurs une formation adaptée » s’inscrit dans le plan pauvreté du gouvernement. Ainsi, les jeunes décrocheurs de 16 à 18 ans se verront proposer dès 2020, un apprentissage, une formation, un service civique ou un parcours d’accompagnement socio-professionnel.

Pour identifier les décrocheurs du système scolaire, les missions locales bénéficieront de moyens supplémentaires, issu des 439 millions d’euros de budget alloués à ce parcours de formation. L’enjeu est de taille, puisque le taux de chômage des jeunes non-diplômés est cinq fois plus élevé que celui des diplômés.