Le ministère recense 280 atteintes à la laïcité signalées en janvier dans le second degré. Getty

Depuis septembre 2022, le ministère de l’Education Nationale publie chaque mois un bilan des signalements reçus pour des atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires. Ce dispositif s’inscrit dans une démarche de défense des valeurs de la République, plus de deux ans et demi après l’assassinat de Samuel Paty qui avait révélé un sentiment d’insécurité d’une partie des enseignants face aux remises en cause du principe de laïcité à l’école.

Une circulaire efficace

Le bilan du mois de janvier témoigne d’une légère baisse des atteintes à la laïcité rapportées dans le second degré : 280 signalements ont été faits, contre 363 en décembre (353 en novembre). Les vacances scolaires ayant écourté le temps de classe aux mois de décembre et novembre, la baisse des chiffres en janvier est donc significative. Cette évolution peut s’expliquer en partie par la politique mise en place par Pap Ndiaye, qui avait publié une circulaire devant le bilan alarmant du mois d’octobre 2022 (720 signalements) et présenté un plan en 4 axes pour mieux protéger et former les enseignants à ce sujet. Le premier axe évoqué invitait à « sanctionner systématiquement et de façon graduée le comportement des élèves portant atteinte à la laïcité lorsqu’il persiste après une phase de dialogue. »

D’autres facteurs sont à prendre en compte. L’autocensure des enseignants, mise en lumière notamment par une enquête Ifop publiée en décembre 2022, ou au contraire la « culture du signalement » encouragée par le ministère, rendent difficile d’estimer la réalité des atteintes portées à la laïcité dans le cadre scolaire. En outre, le terme « d’atteinte à la laïcité » peut recouvrir des significations différentes d’un enseignant à l’autre. Cette même enquête de l’ifop révélait par ailleurs qu’une partie des enseignants interrogés étaient favorables à un « assouplissement des règles de laïcité » (par exemple concernant les repas confessionnels à la cantine).