Communiqué du 1er mars de la Fédération des Délégués Départementaux de l’Education nationale

En ce prochain 8 mars, le droit à l’égalité constitue, toujours, une revendication profonde des femmes parce qu’elles sont partout soumises à un traitement inégalitaire : parfois, sous éduquées et mal orientées par l’école, encore surexploitées et sous payées dans le monde du travail, astreintes à la double journée au sein même de la famille qui, souvent reste dominée par l’autorité patriarcale, assujettissement des femmes au pouvoir des hommes. Certains s’imaginent que l’inégalité des sexes n’existe plus. Bien des résistances, à divers titres, portées par des idéologies moralisatrices, conservatistes voire obscurantistes, ont intérêt au maintien de la discrimination sexuelle et de l’image et la place assignées à la femme. Le combat pour l’égalité n’est pas gagné d’avance, c’est dans la famille, dans la cité et dans l’École qu’il faut agir encore et encore pour que tous les droits fondamentaux soient reconnus à l’autre moitié de l’humanité. C’est pour nous, DDEN, dès l’école, que l’on peut construire durablement l’égalité filles-garçons. Cette question fondamentale se situe au coeur de nos préoccupations citoyennes, se réclamant de la laïcité, des droits et libertés pour l’émancipation. Les rôles des hommes et des femmes sont transmis dès la petite enfance et, dès l’enseignement primaire, les préjugés fondés sur le sexe restent, souvent imprimés durablement. L’école doit jouer un rôle important pour combattre ces dérives. Elle doit encourager les deux sexes à avoir les mêmes ambitions en matière d’études et de carrière professionnelle. Une véritable mixité de l’enseignement est nécessaire afin que l’on cesse de voir des formations où les filles sont seules orientées et d’autres où les garçons sont exclusivement présents. L’objectif doit être que toutes les options soient mixtes pour corriger les situations inégalitaires. L’égalité filles-garçons devant l’éducation et la formation ne sera pas réalisée sans un soutien concret particulier de l’Éducation nationale et un engagement de toutes ses composantes, dont nous sommes, pour que chacune et chacun puisse construire son avenir, hors des préjugés, au regard de ses propres choix. C’est ainsi que nous garantirons durablement la dignité et la liberté des personnes, le respect de leur intégrité et l’égalité de leurs droits pour l’autonomie qu’ils ou qu’elles soient hommes ou femmes. Des actions sont nécessaires pour vaincre les résistances politiques, sociétales ou culturelles. Ainsi, « La convention interministérielle pour l’égalité fillesgarçons » programmée jusqu’en 2024 préconise de « piloter la politique d’égalité au plus près des élèves et des étudiantes et étudiants ; former l’ensemble des personnels à l’égalité ; transmettre aux jeunes une culture de l’égalité et du respect mutuel ; lutter contre les violences sexistes et sexuelles ; s’orienter vers une plus grande mixité des filières de formation ». Nous ne pouvons que nous inscrire dans ces objectifs qui cependant doivent être affirmés par des décisions concrètes pour enregistrer des changements pérennes pour que l’École puisse faire reculer les préjugés sexistes. La République et son École ne doivent pas s’arrêter aux frontières du masculin. Nous devons inscrire la continuité de nos actions dans une triple exigence d’autonomie, d’égalité et de dignité pour toutes et tous. Telle est, dans les faits, la finalité de notre concours national « Se construire Citoyen » pour sensibiliser et mobiliser les Écoles pour l’égalité en Éducation.