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A partir de ce lundi, le port du masque en classe est de nouveau obligatoire pour tous les écoliers de France. Emmanuel Macron l’avait annoncé dans son allocution du 9 novembre dernier. « A partir de lundi prochain, tous les départements passent au niveau 2 du protocole sanitaire », ce qui implique le retour du masque obligatoire dans les écoles primaires, avait précisé le ministère de l’Education nationale. Une décision accueillie de façon mitigée par certains enseignants, parents et pédiatres.

Pour les enseignants, « on n’a pas le choix »

Ainsi, pour Maxime Paruch, secrétaire du syndicat SE-Unsa de la Somme, le retour du masque en primaire « s’imposait au regard du contexte sanitaire actuel ». La décision de le retirer était selon lui « paradoxale et certainement prématurée ». Sur France Bleu ce matin, il estime toutefois que « ces effets yo-yo sont regrettables » et que quand « vous mettez bout à bout les confinements, le port du masque, vous voyez bien qu’au niveau des apprentissages, ça engendre effectivement des retards ».

Guislaine David, co-secrétaire générale du syndicat Snuipp-FSU, évoquait la semaine dernière sur BFMTV « une forme de lassitude et d’exaspération à devoir s’adapter tout le temps ». « Pour les enfants il faut des règles claires et stables sinon ça insécurise tout le monde », déplorait-elle. Dominique Bruneau, du syndicat Sgen-CFDT, parlait quant à lui d’un « d’un retour en arrière ». Mais il soulignait également le sentiment, chez les enseignants, que « de toute façon on n’a pas le choix ». Pour les personnels, « il y a une vraie volonté de respecter le protocole, afin que la situation n’empire pas. Ils ne veulent pas que les écoles soient fermées », affirmait-il.

Le port du masque en classe pour les moins de 12 ans « n’a pas de sens »

Les pédiatres, eux, estiment que « le port du masque à l’école pour les moins de 12 ans n’a pas de sens ». Christèle Gras-Le-Guen, présidente de la Société française de pédiatrie, affirmait début novembre dans Ouest-France que « les moins de 12 ans sont peu affectés par l’infection Covid et non-contagieux ». Pour elle, « le gouvernement se trompe de cible une nouvelle fois ». En effet, « la contagiosité ne se fait pas à l’école », dénonçait-elle.

Du côté des parents, on estime que le retour du masque obligatoire pourrait être « contre-productif au niveau éducatif ». Pour Rodrigo Arenas, ancien coprésident de la fédération de parents FCPE, cela risque d’entraîner une « perte de confiance dans les paroles des adultes ». Hubert Salaün, de la fédération de parents d’élèves PEEP, évoquait chez les parents « un certain fatalisme face à ce retour en arrière ».