Invité sur le plateau de CNews dimanche soir, Jean-Michel Blanquer a déclaré vouloir établir un « système d’exception de façon à ce que les situations que l’on pourra apprécier permettent l’instruction à domicile». Cette annonce fait suite aux propos d’Emmanuel Macron concernant sa volonté de supprimer l’instruction en famille, dans le cadre de la lutte « contre les séparatismes ».

La fin de l’école à la maison ?

Dans un discours prononcé aux Mureaux le 2 octobre dernier, le président de la République avait dit vouloir rendre obligatoire la scolarisation des enfants dès l’âge de 3 ans, et l’instruction en famille « strictement limitée, notamment aux impératifs de santé ». Ces mesures devaient être intégrées au projet de loi contre les séparatismes – renommé « confortant les principes républicains » – dans le but d’empêcher les phénomènes d’endoctrinement religieux dans la sphère familiale.

Aujourd’hui, 50 000 enfants en âge d’être scolarisés bénéficient de l’instruction en famille. Depuis l’annonce présidentielle, la potentielle suppression du dispositif a été fortement contestée par les familles et associations défendant la liberté d’instruction. Le Conseil d’Etat a également mis en garde le gouvernement sur le risque d’inconstitutionnalité du projet.

L’assouplissement du projet

Depuis quelques jours, le président de la République semble être revenu sur sa décision. Dans une interview pour Brut vendredi 4 décembre, il déclarait : « Il faut que les bonnes exceptions qui correspondent aux situations que les gens vivent et qui correspondent à une liberté légitime, conforme aux valeurs de la République, puissent continuer à se faire. »

D’après Le Parisien , « les mesures d’exceptions » pourraient finalement aller « au-delà du simple cas concernant les enfants malades. » Dans son intervention pour CNews, Jean-Michel Blanquer a donc confirmé cette tendance en annonçant la mise en place d’un « système d’exception » élargi aux « situations que l’on pourra apprécier. »

Un dispositif « beaucoup plus encadré »

Mais le ministre a insisté sur la nécessité d’une instruction en famille « beaucoup plus encadrée qu’elle ne l’était jusque-là », de façon à assurer « les droits de l’enfant. » Il a également rappelé les motivations initiales du projet de loi : la lutte contre le « fondamentalisme islamique », mais aussi contre « les phénomènes sectaires » ou « un trop grand laisser-aller vis-à-vis des enfants ». Il a notamment déclaré :

« Il se passe, dès les premières années de la vie, des enjeux essentiels sur le plan éducatif ».

Jean-Michel Blanquer sur CNews

Le projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres le 9 décembre.