école de la confiance
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Il faut « aller plus loin » : pour les syndicats, les aménagements du protocole sanitaire annoncés vendredi par Jean-Michel Blanquer sont insuffisants. L’intersyndicale a donc maintenu son appel à la grève pour le 10 novembre.

Le ministère de l’Education nationale vient de publier les chiffres de participation : 10,36% de grévistes dans le second degré et 8,78% dans le premier degré. En tout, 9,58% d’enseignants sont en grève.

Des mesures pour les collèges

Dans un communiqué publié vendredi, le Snes-FSU reconnaît que les mesures annoncées par le ministre de l’Education nationale sont « un premier pas ». Mais le syndicat estime qu’« il faut maintenant aller plus loin pour garantir la sécurité des personnels, des élèves et de leurs familles ». Il réclame notamment des mesures pour le collège, « grand oublié des annonces ministérielles ». En effet, les aménagements annoncés vendredi par Jean-Michel Blanquer (et en particulier la possibilité de recourir à l’enseignement à distance) ne concernaient que les lycées. Un choix « incompréhensible » selon le Snes-FSU, alors qu’au collège les classes « sont également surchargées (28 à 30 élèves) dans des salles exiguës et mal aérées, le brassage y est aussi présent au quotidien ».

Les programmes scolaires doivent être allégés

Même réaction du côté de Sud éducation : « Il s’agit d’une première réponse aux revendications des personnels », mais ces annonces « nécessitent d’aller plus loin, juge le syndicat. Il s’agit désormais d’imposer les dédoublements pour tous les niveaux ». En outre, « les programmes scolaires, déjà trop denses si l’année avait pu se dérouler normalement » devraient « impérativement être allégés », affirme-t-il.  
La CGT Educ’action, quant à elle, dénonçait vendredi l’« organisation ministérielle hybride choisie aujourd’hui (50% d’enseignement en présentiel et 50% en distanciel). C’est une charge supplémentaire de travail pour les équipes enseignantes ». Elle préconise « des cours en effectifs réduits en recrutant massivement des personnels (recrutement de tou∙tes les admis∙es sur listes complémentaires, des admissibles aux concours internes et réemploi de tou·tes les non-titulaires) et en réquisitionnant des locaux permettant l’accueil de tou.tes les élèves ».

Une « grève d’avertissement » dans le primaire

Le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, appelle, lui, à « une grève d’avertissement ». En effet, « en ne débloquant aucun moyen supplémentaire et en subordonnant la mise en œuvre des gestes barrières à un ‘si c’est possible’, le ministre de l’éducation met en péril la continuité de l’école », déplorait jeudi le syndicat. « Il soumet les écoles à des revirements incessants et à des consignes contradictoires, les désorganisant et épuisant les personnels ». Il réclame « un plan d’urgence » permettant la mise en œuvre de meilleures conditions sanitaires, et appelle les personnels à faire une « grève d’avertissement mardi 10 novembre pour dénoncer le manque de protection des personnels et des élèves ».

Des évolutions possibles ?

Lors de la séance de questions à l’Assemblée nationale aujourd’hui, Jean-Michel Blanquer a en tout cas laissé entendre qu’il n’était pas impossible que le gouvernement fasse « évoluer le curseur » à l’école, au collège et au lycée.