
Le « projet d’évaluation », dispositif instauré pour harmoniser les pratiques d’évaluation dans les lycées, a été renforcé cet été par une note de service ministérielle du 25 août 2025. Son objectif : « conférer une valeur certificative aux moyennes annuelles de tous les enseignements suivis en cycle terminal et ainsi renforcer l’égalité de traitement entre les élèves ». Mais pour l’APPEP, ce projet risque surtout de transformer l’évaluation en une simple machine administrative.
Des exigences intenables
Dans son communiqué publié le 24 septembre 2025, intitulé « Projet d’évaluation, projet dévaluation », l’association alerte sur la multiplication des contraintes imposées aux enseignants : « définition des critères d’évaluation, pondération des devoirs, organisation des examens, prise en compte des élèves en situation particulière… Des exigences que l’APPEP juge « intenables » dans la pratique, surtout pour les professeurs de philosophie.
Le communiqué souligne également que la philosophie est particulièrement concernée, alors qu’elle n’était pas soumise jusqu’alors au contrôle continu. Les professeurs sont désormais contraints d’organiser des devoirs surveillés réguliers et de préparer les élèves aux exercices du baccalauréat, dans un cadre strict, ce qui devient difficile à gérer en pratique.
L’association dénonce ce qu’elle appelle le « localisme de la notation » et la « concurrence entre les établissements » qu’induirait le dispositif. Elle craint également que l’introduction du contrôle continu place les élèves « en examen permanent dès la classe de Première », ajoutant une pression constante tout en risquant de faire perdre la valeur formatrice des évaluations.
L’abandon du dispositif
Pour l’APPEP, le baccalauréat doit rester un examen national fondé sur des épreuves terminales, garantissant l’égalité entre tous les candidats. Elle appelle à un dialogue avec le ministère pour que la liberté pédagogique des professeurs soit respectée et que le projet d’évaluation ne devienne pas une surcharge impossible à mettre en œuvre.
L’association demande « l’abandon pur et simple » du dispositif tel que prévu, dénonçant un système qui, selon elle, « dévalue l’évaluation et fragilise l’enseignement philosophique ».
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