« Aucun candidat n’a été empêché de se rendre à un centre d’examen » a affirmé Pap Ndiaye à l’Assemblée nationale. /Image : Getty

Le contexte n’est pas serein pour les 500 000 candidats au bac 2023 qui passent leurs épreuves de spécialités jusqu’au mercredi 22 mars 2023.
D’abord avec l’application de l’article 49.3 de la Constitution par le gouvernement pour faire adopter la réforme des retraites sans passer par le vote, puis son application définitive lundi 20 mars avec le rejet des deux motions de censures. A cela s’ajoute un vent de défiance vis-à-vis de ces épreuves de spécialités, longuement critiquées depuis leur instauration avec la réforme Blanquer en 2019.

A priori les épreuves devraient se dérouler sans problème jusqu’au 22 mars grâce aux surveillants mobilisés par l’Éducation Nationale pour compenser les grévistes. Mais de nombreux syndicats continuent de multiplier les appels à la grève des surveillances.

« Il est inenvisageable de faire comme si la situation était normale »

Si le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye déclarait lundi 20 mars en début d’après-midi que « la situation était convenable partout » , certains établissements ont tout de même répondu à l’appel des syndicats à faire la « grève des surveillance là où c’est possible » . 

« On est ici pour dire que l’on ne veut ni de la réforme Blanquer ni de la réforme des retraites » a ainsi déclaré Agathe Homand, professeure de Sciences économiques et sociales (SES) à l’Agence France-Presse relayé par L’Express. « Les élèves se font taper deux fois dessus : en leur enlevant trois mois pour le bac puis deux ans de vie avec la réforme des retraites » .

Seulement l’idée de perturber les épreuves de spécialités du bac pour revendiquer son mécontentement n’est pas partagée par l’ensemble de la communauté éducative, à commencer par les syndicats eux-mêmes.

Les épreuves doivent se passer « dans de bonnes conditions »

Dans un entretien accordé à Libération dimanche 19 mars, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a appelé les enseignants à « ne pas gêner le bac » . « Pour un jeune en terminale, le mois de mars est un stress total : vous passez le bac et vous devez gérer Parcoursup. Cette période est déjà très dure pour eux. Si, en plus, ils ont au-dessus de leur tête une épée de Damoclès, on n’aide personne« .

Invité sur le plateau de BFMTV, son homologue Philippe Martinez de la CGT estime également que les épreuves de spécialités doivent se passer « dans de bonne conditions » , et « le mieux possible » . Il reconnaît cependant que « quand il y a une telle colère, je peux souhaiter ce que je veux, mais la colère est là » .

De son côté, le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye a salué ce mardi 21 mars au micro de l’Assemblée nationale « la responsabilité de celles et ceux qui ont appelé à ce que les épreuves se déroulent normalement » .

Et les enseignants dans tout ça ?

Sur Twitter, des enseignants confient ressentir une lassitude. Certains pourtant grévistes à la base, cèdent à la résignation et retournent surveiller les épreuves de spécialités avec le sentiment que leurs actions ont finalement peu d’impact :

D’autres enseignants pourtant grévistes également, choisissent de mettre en pause la grève le temps des épreuves :